L’ancien ministre de la Défense Hervé Morin craint un « processus d’afghanisation » au Mali, où un sergent-chef des forces spéciales françaises a été tué lors d’un « violent accrochage » avec un groupe terroriste armé.
« En clair, nous combattons des terroristes mais un peu comme on peut mettre un coup de pied dans une fourmilière: on les chasse, ils passent la frontière dans cet immense espace sahélien et reviennent ensuite au fur et à mesure que nous éventuellement nous retirons pour laisser la place à d’autres forces », a analysé M. Morin sur RFI.
« Le risque, c’est un processus classique d’enlisement où nous comptons des succès militaires mais où à chaque fois le mal revient, les forces terroristes qui ont quitté la région reviennent six mois, un an plus tard parce que l’espace est à nouveau libre », a poursuivi le député de l’Eure.
L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy voit « un arc de crise qui prend de l’ampleur ». « J’ai en souvenir les notes du ministère de la Défense quand je suis arrivé à l’Hôtel de Brienne. On estimait les forces d’Al-Qaida au Maghreb islamique à 500 sur toute la zone. Aujourd’hui, c’est par milliers sinon par dizaines de milliers sur l’ensemble de la zone du Moyen-Orient et de la zone sahélienne. On voit bien que l’Etat islamique au Levant est désormais installé en Libye ».
Cet arc de crise appelle « des solutions militaires mais qui bien entendu ne règleront pas tout. Il faut aussi des solutions politiques; par exemple au Mali, il faudra un jour ou l’autre finir par régler la question Touareg », a-t-il déclaré.
Au plan intérieur, « je suis convaincu que le gouvernement de Manuel Valls fait le boulot » dans la lutte antiterroriste, a estimé M. Morin, candidat à la présidence de l’UDI face au député de Seine-Saint-Denis Jean-Christophe Lagarde. L’Assemblée nationale a adopté mercredi soir à la quasi-unanimité le projet de loi de « lutte contre le terrorisme ».
lefigaro.fr avec AFP
Source: Le Figaro