Loin des dernières déclarations de l’UNTM, nous sommes allés à la rencontre d’Hamadoun Amion Guindo, Secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM). Notre échange a porté entre autres sur l’organisation syndicale dans notre pays, les revendications des travailleurs, les statuts particuliers et la problématique de « l’harmonisation de la grille salariale ».
Depuis quelques années, il ne se passe plus un seul mandat au Mali sans qu’il ne soit émaillé par une crise sociale. Des revendications qui vont de la cherté des denrées de premières nécessité à l’accès aux soins, en passant par l’éducation ou la construction des infrastructures de base dans certaines localités. Le mandat du président Ibrahim Boubacar Keita n’a pas été exempté. Les mouvements sociaux à côté d’autres maux l’ont fragilisé. Sous la transition dirigée par Bah N’Daw, les soulèvements sociaux ont continué, notamment avec l’action syndicale à travers les mots d’ordre de grève de l’Union nationale des travailleurs du Mali qui ont paralysé l’administration. La deuxième partie de la transition dirigée par le colonel Assimi Goita s’atèle à la tache pour trouver un terrain d’entente avec l’UNTM. Les conclusions de la rencontre avec le premier ministre de ce 29 juin vont certainement écrire une une nouvelle page.
Monsieur Guindo, partagez-vous l’ultimatum de l’UNTM donné au gouvernement?
« C’est une organisation syndicale qui a lancé un ultimatum de 10 jours. Nous avons ici quatre centrales syndicales. Nous respectons sa décision, mais nous recommandons au gouvernement de continuer son travail. Il faut que le gouvernement ait un plan d’action, une vision pour le reste de la Transition et propose au peuple malien ce qu’il doit faire. Mais je dis qu’il est fondamental et urgent de convoquer une conférence sociale pour mettre toutes ces organisations autour de la table avec le patronat et le gouvernement pour réfléchir sur l’ensemble de la demande sociale. »
Créée en 1963, l’Union nationale des travailleurs du mali, est la plus ancienne et plus grande syndicale du pays. Ses mots d’ordre de grève impactent généralement le secteur à plus de 80%. Après une série de grève qui a bouleversé le fonctionnement de l’administration, l’UNTM a rencontré le nouveau Premier ministre Choguel Kokalla Maïga le 15 juin à la Bourse du travail. Les représentants de cette centrale syndicale ont donné un ultimatum de 10 jours aux nouvelles autorités pour donner réponses aux attentes des travailleurs. Pour le Secrétaire général de la Confédération des travailleurs du Mali (CSTM), Amion Guindo, sur les quatre centrales syndicales des travailleurs, trois travaillent en étroite collaboration et l’UNTM travaille à part, à côté de plusieurs syndicats libres et autonomes que comptent le pays. Amion Guindo estime qu’il est important « d’ouvrir la porte » à ces syndicats qui ont aussi des revendications.
Syndicalisme et engagement politique
Sur les six femmes qui ont rejoint le gouvernement du Premier ministre Choguel Maiga, le portefeuille de l’Education nationale revient à la Secrétaire générale de la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (CDTM), Mme Sidibé Dédéou Ousmane, précédemment directrice des Affaires juridiques et du Contentieux de l’Institut national de Prévoyance sociale (INPS). La CDTM fait partie des deux centrales qui travaillent avec la Confédération des travailleurs du Mali, CSTM.
Augmenter le SMIG de 50%?
Le salaire minimum interprofessionnel garanti est de 40 000 F CFA par mois depuis janvier 2016. Parmi les doléances des travailleurs, le smig revient depuis quelques années sur la table des discussions. Dans le cahier des doléances des travailleurs, le Secrétaire général de la Confédération des travailleurs du Mali fait cas d’une augmentation souhaitée de 50%.
Les statuts particuliers et « l’harmonisation de la grille salariale », un véritable casse-tête dans la mise en œuvre
Il est parfois difficile de parler harmonisation de la grille salariale quand des lois ont été signées après les revendications des travailleurs dans différents corps professionnels.
Le « non respect des engagements pris par l’Etat » c’est ce qui revient dans les cahiers de doléances des syndicalistes. Une situation selon le CSTM qui crée des frustrations au sein des organisations syndicales.
Source : Journal du Mali