L’ancien ministre d’ATT des Mines, de l’Energie et de l’Eau, président du parti RTD et actuel PDG d’une Fin Tech africaine leader dans la monétique (Uint Africa ), Dr Hamed Sow a tenu une conférence de presse, hier dans la salle ‘’Kumablon’’ du Grand Hôtel de Bamako. Elle entrait dans la mouvance de la campagne électorale, qui a donné l’occasion à cet éminent cadre de donner sa vision sur le pays et les raisons de son soutien à la candidature de Soumaïla Cissé pour l’élection présidentielle du 29 juillet prochain. Selon lui de 2013 à 2018 rien n’a changé. « Ce pays marchait sur sa tête avec IBK » a-t-il déclaré.
Les lunettes de vue claires, veste bleue marine sur une chemise blanche éclatante, des gestuelles d‘un chef d’entreprise, Dr Hamed Sow n’a rien perdu de son style vestimentaire ainsi que de sa verve. Naturellement loquace, pour exposer sa vision sur le pays, sans papier, il a entretenu les journalistes 2heures durant.
D’entrée de jeu, Dr Sow a indiqué que son vœu, il y’a quelques mois de cela, était de remettre l’organisation de ces élections à une date ultérieure. Cela en prenant des mesures constitutionnelles adéquates pour aller à une transition de 3ans avec un gouvernement d’union nationale. Au cours de laquelle, l’actuel chef de l’Etat va occuper son fauteuil et le représentant de l’opposition deviendra le Premier ministre. Cette option, selon le président du RTD, allait donner la preuve aux amis et ennemis du Mali que lorsque l’intérêt du pays est en cause, les Maliens pouvaient dépasser les divisions partisanes pour faire un bloc et montrer que le Mali est un. Etant donné que tous les protagonistes étaient hostiles à cette option, il lui donc revenu d’amorcer le pas avec les autres.
Par rapport à son soutien à la candidature d’IBK en 2013 en dépit de ses liens d’amitié, vieux de plus de ‘’30 ans’’ avec Soumaïla Cissé, Dr Hamed Sow a justifié son choix par le seul fait qu’à son temps IBK était l’homme de la situation.
« Après la fin du mandat, nous avons catégoriquement refusé de signer la plateforme de soutien à une nouvelle candidature d’IBK » a-t-il fait savoir, tout en argumentant qu’il fallait faire une analyse objective de la situation du pays avant de s’engager pour un autre soutien politique. Sur ce chapitre, il a rappelé qu’en 2013, lors d’une rencontre avec IBK, il lui aurait dit ceci : « Monsieur le président votre réussite ou votre échec va dépendre du choix des hommes ». Ce, car selon lui un président élu doit se poser la question de savoir quel est l’intérêt du pays ? «Après il va chercher des gens compétents qui soient capables de mener à bien cette mission pour la satisfaction de l’intérêt collectif » a précisé Dr Hamed Sow et d’affirmer qu’à défaut de ce choix, tout président qui agisse autrement ne cherche que ses intérêts personnels. Pour illustrer cette assertion, il a fait référence à un Premier ministre du Singapour, qui a décidé, entre le choix de s’enrichir et de permettre à ses parents de s’enrichir et celui de travailler pour son pays pour en faire une référence dans le monde, d’adopter le 2ème choix. Pour lui le Mali, son président devrait aussi opter pour ce choix.
Dans son raisonnement, Dr Hamed Sow a indiqué que dans la formation de son gouvernement et de son cabinet, le président IBK devrait choisir parmi les cadres valeureux de toutes les formations politiques, des organisations de la société civile et de la diaspora.
« Si Dieu n’aime pas le Mali, il le confiera encore à IBK ! »
« Pour les postes de production et ceux de création de richesses, on devrait prendre uniquement des gens compétents » a-t-il indiqué et d’ajouter que pour compléter l’effectif il pouvait faire l’équilibre entre les femmes, les régions, la jeunesse… Après avoir mis en place ce noyau, le président pouvait le mettre à l’abri des secousses politiques et l’évaluer à la tâche au bout de trois ans. A titre d’exemples, il a cité le cas de la Côte d’Ivoire et du Maroc, dont les hauts responsables ont porté leur confiance sur des gens compétents pour booster l’économie de leur pays.
Il préconise de lutter contre la corruption en augmentant le salaire des fonctionnaires et en prenant des mesures coercitives comme le délit d’apparence. Dans ce domaine, il dira que la grande corruption occasionne un manque à gagner pour notre pays à l’ordre de 500 milliards FCFA.
Selon lui au moment où des gens se pavanent en distribuant des véhicules 4X4 pour solliciter la voix des électeurs, des familles entières dans certaines localités du pays n’ont même de quoi manger. « Si le Mali était une entreprise, il serait en cessation de paiement » a affirmé Dr Hamed Sow.
Plus loin, l’ancien ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau a développé d’autres alternatives pour prouver que notre pays dispose des atouts pour créer des richesses et sortir du gouffre.
« Malheureusement c’est ce qui ne s’est pas passé chez nous. Pendant cinq ans on a pris des gens que sur la base de parenté, d’amitié et autres » a regretté Dr Sow, tout en indiquant que lorsqu’on nomme à de hautes fonctions des gens qui ne savent pas travailler, le pays ne pourra pas avancer.
« De 2013 à 2018, est ce que la situation du Mali s’est améliorée ? » s’est interrogé le conférencier, avant de déduire qu’après une longue analyse, lui-même s’est résolu d’admettre que de 2013 à aujourd’hui beaucoup d’erreurs ont été commises. Sur ce chapitre il a dit que quand IBK venait au pouvoir la situation sécuritaire était plus acceptable que ce que notre pays vit actuellement.
Par rapport à l’accord de paix, il estime que l’erreur du régime d’IBK a été le fait de confier la question à la diplomatie au détriment du ministère de l’administration territoriale, comme si on était en train de négocier avec des gens d’autres pays.
En somme, il estime que le président sortant a échoué sur tous les plans. « Si Dieu n’aime le Mali il va le remettre à cet homme encore » a conclu Dr Hamed Sow.
Soumaïla Cissé comme l’homme de la situation !
Au regard de tout cela il estime que l’homme de la situation, le candidat qui dispose d’atouts pour faire changer les choses reste Soumaïla Cissé.
Selon lui, il y’a une cohérence générale entre sa vision et le Projet de société de Soumaïla Cissé. Qui préconise une intensification des systèmes de production du pays et des grandes œuvres de réalisations des infrastructures routières et de développement de base.
« J’ai regardé la crédibilité du Programme de société de Soumaïla Cissé il y a en a des objectifs chiffrés qui me paraissent applicables » a précisé Dr Sow.
En réponse aux questions des journalistes, Dr Hamed Sow, a signalé qu’il n’a aucune ambition pour un quelconque poste ministériel ou de la Primature, car la société qu’il dirige à Lomé affiche une très bonne santé économique dans le continent et à travers l’Europe. Cependant s’il s’agit de l’intérêt du pays, dira-t-il, aucun sacrifice n’est de trop.
« Nous ne savons pas comment avoir le pouvoir, mais nous savons comment construire le pays » a-t-il conclu.
Moustapha Diawara
Source: Le Sursaut