En conférence débat, samedi dernier, sur la paix et la réconciliation, le thème de la 6 e édition du Festival international « Urban mode et music », l’ancien Premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani, soutient qu’il faudrait aller vers une nouvelle confiance mutuelle pour pouvoir sortir de la crise.
Concilier l’Etat avec les citoyens est pour Ahmed Mohamed Ag Hamani, d’une problématique fondamentale dans le questionnement de la mauvaise gouvernance que connaît le pays depuis des décennies. Comme facteurs de déception, de frustration et de ressentiment contribuant à l’affaiblissement du sentiment national, il a noté « l’incapacité de l’Etat central à satisfaire correctement les besoins de base des populations, la généralisation illicite dans l’administration, qui miment l’esprit de l’Etat de droit, et l’impuissance des pouvoirs publics à assurer efficacement la sécurité physique et juridique des citoyens et de leurs biens »
Et d’ajouter que « toutes les thématiques liées à la question de l’unité, de la paix, la sécurité, de la justice et de la réconciliation interpellent l’Etat dans ses obligations régaliennes vis-à-vis des citoyens ».
Pour l’ancien Premier ministre, il s’agit d’imaginer la meilleure forme de gouvernance dans la stabilité, la solidarité, et la cohésion.
S’agissant de la conférence d’entente nationale, pour le conférencier, si cette conférence est inclusive, ça aboutira à une charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale parfaitement acceptable. « La conférence offre une bonne opportunité, dans le cadre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, de réfléchir sur les conditions nécessaires à la construction d’une paix sur l’ensemble du territoire et de proposer, à cet effet de mesures aux plans de la gouvernance politique, institutionnelle, sécuritaire, économique, sociale et humanitaire »
La conférence d’entente nationale n’exclut pas, cependant, a précisé le Premier ministre, l’application de la justice « la justice doit être appliquée sur des gens qui sont poursuivis pour des crimes ».
Dans le processus de la consolidation de la paix et la réconciliation, le rôle de la culture est aussi important car dit-il « elle est un élément rassembleur qui fait passer des messages sans passer par les armes »
Bien que majeur, le problème du nord ne constitue pas la seule problématique de la réconciliation nationale, évoque-t-il, « celle-ci transcende les particularités locales par sa dimension temporaire, humaine, culturelle, par sa dimension nationale : celle de vivre ensemble »
L’ancien PM Ahmed Mohamed Ag Hamani, martèle que les négociations n’ont pas échoué « Ce qui peut être un échec c’est l’insécurité permanente. Le problème du nord c’est plutôt les narcotrafiquants ».
Face au refus des groupes armés de participer à la conférence d’entente nationale, pour Ahmed Mohamed Ag Hamani, la conférence peut se tenir malgré les résistances de certains. Cependant, dit-il « j’espère qu’ils vont se joindre aux rencontres d’ici sa fin prévue jusqu’au 2 avril prochain »
Kadiatou Mouyi Doumbia
(envoyée spéciale)
Source: lesechos