Après sa sortie hasardeuse lors de l’inauguration de la maison des Maliens de l’extérieur qui a suscité un tollé au sein de la diaspora, un autre scandale autour de la personne de Habib Sylla émerge. Il s’agit des doutes émis sur sa nationalité malienne par le chroniqueur Rast Bath. La fin pour lui semble proche.
La descente aux enfers. Voici ce que l’on pourrait prédire au Président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur, Habib Sylla. Et, pour cause, l’Homme connu pour sa proximité avec tous les régimes, veut garder « saines » ses relations avec IBK qu’il voit déjà rempiler à Koulouba. Sinon comment expliquer sa sortie hasardeuse, le 15 mars dernier, lors de l’inauguration de la maison des Maliens de l’extérieur ? Ce jour-là, pour ceux qui ne s’en souviennent pas, Habib Sylla a promis à IBK le soutien de toute la diaspora malienne. Diantre, qu’est-ce qui lui est passé par la tête ? Se sont interrogés nombre de spectateurs. Leur question était d’autant plus légitime que l’Homme préside une structure à caractère « apolitique ». Mais, foulant au pied tous les textes qui régissent le HCME, il a engagé l’ensemble de la diaspora, allant jusqu’à proposer au Président IBK de choisir au sein du HCME un « Directeur de campagnes ». Mais, connaissant l’Homme et sa boulimie pour le pouvoir, cela ne devrait pas surprendre. Ce même Habib Sylla, très proche d’ATT, n’a pas hésité à donner « des milliers de billets d’euros » à la junte qui venait de renverser son « ami ». Et quand ce secret a été dévoilé, il s’est justifié en ces termes : « Je suis monté à Kati et j’ai donné des milliers de billets d’euros au Capitaine Amadou Haya Sanogo. Il m’avait fait savoir son projet de libérer le pays de la rébellion. Je croyais en sa bonne foi, mais ç’ a été une déception ».
Comment Habib a-t-il pu penser que la libération du Nord se fiancerait par ces individus ? Comment se fait-il qu’en ce moment que ce soit Habib lui-même qui s’est rendu à Kati alors que l’on savait comment les gens étaient amenés au camp Soundjata ? Autant de questions que se sont posés les Maliens les amenant à réfuter un argumentaire aussi bancal que ridicule. Quelqu’un qui est passé facilement de son « amitié » avec ATT pour financer ses tombeurs, n’aura visiblement pas mal à la conscience en embarquant plus de 2 millions de Maliens de la diaspora dans une campagne électorale. Contrairement au Conseil Supérieur de la Diaspora (CSDM) qui n’a de cesse de tirer la sonnette d’alarme sur la situation des Maliens de l’extérieur, à dénoncer le laxisme des autorités maliennes, qui a souvenance d’un Habib Sylla interpellant les Gouvernants sur les conditions de vie de nos compatriotes en Lybie et en Algérie. Depuis le temps qu’il est à la tête du HCME, l’Homme s’est toujours lié d’amitié avec les dirigeants au détriment de ceux, qu’il est censé défendre les intérêts, c’est-à-dire, les Maliens de la diaspora qui, pour la plupart, vivent dans des conditions précaires. Mais, pour se donner à fond afin de défendre la cause de ces derniers, il faudrait encore qu’Habib se considère comme l’un d’entre eux. Qu’il se sente malien.
Est-il malien ?
C’est la question qui taraude les esprits depuis l’émission du chroniqueur Rast Bath. Selon le tonitruant Rast Bath, Habib Sylla aurait renoncé à sa nationalité malienne pour celui du Gabon. Il pourrait bénéficier des deux à la fois et être un Binational ? Mais, selon un confrère résident dans le pays d’Ali Bongo, ce pays n’admet pas la double nationalité. On comprend, donc, aisément pourquoi le livre « Nouvelles affaires africaines : mensonges et pillages au Gabon » du journaliste français, Pierre Péan dans lequel, il soutient qu’Ali Bongo est un « Biafrais » ait fait le tollé. En tout cas, cette affirmation de Rast Bath vient trouer le navire d’Habib qui commençait à sérieusement prendre de l’eau avec sa bourde lors de l’inauguration de la maison des Maliens de l’extérieur. Si le conseil qu’il dirige s’est fendu d’un communiqué pour défendre la déclaration du soldat Habib, qui aurait été mal comprise, il pourrait, cette fois-ci encore, se charger d’éclairer la lanterne des Maliens sur cette affaire de « nationalité », mais avec des preuves à l’appui pour éviter toute incompréhension.
Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT