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Guinée : retour des exilés politiques ou l’espoir de la réconciliation nationale

Quatre mois après la chute du régime d’Alpha Condé, l’ancien président de la transition guinéenne, Moussa Dadis Camara, à l’instar de Sékouba Konaté, est rentré dans le pays, le 22 décembre 2021. Cela, après plus d’une dizaine d’années d’exil.

À la faveur de l’ouverture faite par les tombeurs d’Alpha Condé, de permettre le retour au bercail des exilés politiques, les deux ex-présidents de la transition guinéenne, Moussa Dadis Camara et Sékouba Konaté, ont foulé à nouveau le sol de leur pays natal.

Ce geste « humanitaire », qui donne un grand espoir au peuple guinéen, constitue un geste de « renforcement de l’unité nationale et d’apaisement » dans le pays de Sékou Touré.

Tournant important

« On leur a fait comprendre qu’ils avaient la liberté de rentrer dans leur pays, de s’y établir ou de venir pour un séjour court ou de retourner d’où ils viennent. Ce n’est pas important, ce qui est en tout cas de la part du gouvernement, c’est de rappeler à chaque Guinéen désormais de jouir de la liberté d’entrer, d’aller et de venir du pays, cela n’a pas de limitation pour les anciens présidents », avait fait savoir Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement guinéen.

Pour les deux anciens présidents (décembre 2008-décembre 2010), l’exil aura duré respectivement 12 et 11 ans. Ces retours constituent ainsi un acte favorable à la consolidation de la cohésion sociale dans le pays.

Avec le retour de ces deux anciens chefs d’État longtemps, tenus éloignés de leur terre natale, la Guinée amorce un tournant important de son histoire politique plutôt mouvementée. Quoi qu’on dise, cette action rendue possible grâce aux autorités actuelles du pays, pourrait participer à la décrispation nécessaire à la réconciliation nationale tant réclamée par les Guinéens.

Destins différents

Si leurs retours ont suscité un certain engouement au sein de la population guinéenne, celui de Moussa Dadis Camara a néanmoins relancé le débat sur l’affaire du massacre du 28 septembre 2009. Dont le dossier est suivi de près et surtout avec intérêt par la Cour Pénale internationale (CPI). Entre la CPI et la justice guinéenne, le choix rusé de Dadis semble être déjà fait, car aussitôt rentré, il s’est dit prêt à se mettre à la disposition de la justice de son pays.

« Je suis prêt à me mettre à la disposition de la justice, car nul n’est au-dessus de la loi », a-t-il lancé. Avant d’ajouter : « Je m’en voudrais de ne pas admirer les avancées considérables des nouvelles autorités du pays dans le dossier du 28 septembre 2009. Je voudrais encourager la tenue de ce procès. Ce serait non seulement un « ouf » de soulagement pour les familles des victimes, mais aussi pour le peuple de Guinée qui attend depuis plus de dix ans que la responsabilité des uns et des autres soit définitivement située ».

À noter que la lenteur des procédures judiciaires, l’inculpation tardive de Dadis et les ombres qui continuent de planer sur un certain nombre de personnages-clés de la vie politique guinéenne dans ce dossier révoltent les familles de victimes.

Quant à Sékouba Konaté, désigné président par intérim en janvier 2010, il est lui aussi parti de Guinée dès qu’il a transmis le pouvoir à Alpha Condé, le 21 décembre de la même année. Censé commander une force africaine, dont la mise sur pied n’est toujours pas effective, il a vécu dans divers pays (Éthiopie, Maroc, États-Unis, avant de s’établir en France, il y a quelques années). Trois mois après la chute d’Alpha Condé, les deux hommes sont rentrés auprès des siens, avec des destins différents.

Bakary Fomba

Sahel Tribune.

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