Des milliers de Guinéens ont commencé à manifester jeudi à Conakry contre un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé, confronté depuis deux semaines à une contestation qui a fait une dizaine de morts.
Cette nouvelle mobilisation a commencé dans une ambiance bon enfant, malgré une forte mais discrète présence policière et un contexte de crise après des manifestations meurtrières et la condamnation des principaux instigateurs du mouvement à des peines de prison ferme.
Elle a pour origine le projet prêté au président sortant de briguer sa propre succession en 2020 et de changer à cette fin la Constitution, qui l’empêche actuellement de concourir à un troisième mandat.
Des milliers de personnes ont répondu jeudi matin à Conakry à l’appel à une “marche contre la présidence à vie” lancé par le Front national pour la défense de la constitution (FNDC), qui mène la contestation.
Le FNDC, une coalition de partis d’opposition, de syndicats et de membres de la société civile, a aussi appelé à manifester ailleurs dans le pays.
Il réclame par ailleurs la libération de ses dirigants, condamnés mardi à des peines allant de six mois à un an de prison ferme.
Nombre de manifestants se sont vêtus de rouge, comme l’a demandé le FNDC, symbolisant selon lui le sang des manifestants tués la semaine passée, la colère contre l’arrestation et la condamnation de dizaines d’autres et le refus d’un changement de Constitution.
AFP