La République démocratique du Congo et les armées des pays voisins veulent unir leurs efforts contre les groupes armés dans la région des Grands Lacs, a annoncé jeudi un haut gradé de l’armée congolaise, à l’issue d’une réunion à Goma.
“Les délégations de haut niveau des armées du Rwanda, du Burundi, de l’Ouganda, de la Tanzanie et bien sûr des FARDC (armée congolaise) sont en réunion ici à Goma” dans la province du Nord-Kivu, a déclaré à l’AFP une source militaire.
Les participants “se concertent sur la sécurité dans la région des Grands Lacs. L’insécurité concerne tous les pays, pas uniquement la RDC”, avait ajouté cette source un peu plus tôt.
“Nous sommes venus nous retrouver pour la suite” de la réunion tenue en septembre, “afin de mettre un terme à nos réflexions stratégiques sur la mutualisation de nos efforts afin que la paix devienne une réalité”, a déclaré à la presse le général Léon-Richard Kasonga, porte-parole de l’armée de la RDC.
L’officier n’a pas souhaité indiquer le calendrier des opérations sur le terrain, pour ne pas “faire une part belle à l’ennemi”.
Ouverte jeudi, cette “réunion sur la neutralisation des groupes armés” va se poursuivre vendredi, selon l‘état-major général de l’armée congolaise.
Depuis plusieurs jours, des documents portant la signature du chef d‘état major de l’armée de la RDC, le général Célestin Mbala, sur l’organisation des opérations militaires conjointes avec les armées rwandaise, burundaise, ougandaise et tanzanienne circulent sur les réseaux sociaux.
Selon un document daté du 2 octobre, ces opérations visent “l‘éradication des groupes armés” étrangers et nationaux actifs dans l’est de la RDC.
Besoin de confirmation
En RDC, un député de la coalition au pouvoir, Juvénal Munubo, a indiqué lundi avoir déposé au bureau de l’Assemblée nationale une question orale avec débat adressée au ministre congolais de la Défense “pour qu’il nous confirme ou non l’existence d’une planification des opérations militaires conjointes” des armées de la RDC, du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda pour combattre les groupes armés.
“Une bêtise qu’il faudra absolument éviter est celle d’autoriser l’entrée des troupes rwandaises, ougandaises et burundaises en RDC”, a estimé cet élu du Nord-Kivu (est, une province frontalière du Rwanda et de l’Ouganda et ravagée par les violences).
“L’apport de nos voisins doit se limiter à l‘échange des renseignements pour combattre les rebelles FDLR, ADF et FNL. Et pas des opérations conjointes”, a-t-il ajouté sur Twitter.
La région du Kivu comme toute la façade orientale de la RDC est en proie à l’insécurité depuis 25 ans en raison de la présence des dizaines des groupes armés locaux et étrangers. Parmi ces derniers on compte les milices ougandaises des Forces démocratiques alliées (ADF), les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) ou les rebelles burundais des Forces nationales de libération (FNL). Ces groupes sont accusés de nombreux crimes en RDC.
Le pays entretient des relations en dents de scie avec ses voisins du Rwanda et de l’Ouganda notamment. La RDC accuse ces deux pays de vouloir la déstabiliser, alors que ces derniers considèrent la RDC comme base arrière de milices hostiles à leurs régimes.
AFP