L’imam Nanfo Ismael Diaby qui s’était fait expulser par le Haut Conseil islamique (HCI) du Mali, emprisonné par les autorités de son pays, connaitra aujourd’hui le sort à lui réservé par le TPI de Kankan pour « trouble ».
Après son pays natal la Guinée où il est interdit de toute activité à caractère religieuse, le très controversé prêcheur islamique Nanfo Ismaël Diaby, le religieux qui prie en maninka à travers l’alphabet « Ko », déclaré en février 2021 au Mali persona non grata, a affaire à la justice de son pays.
Le dit religieux après avoir été incarcéré dans une prison à Kankan, pour : « troubles apportés par le ministère de culte et manquement aux dispositions réglementaires de l’article 991 du Code pénal guinéen », a été présenté mardi, 18 mai 2021, au TPI de Kankan. Selon notre confrère de Guinée.com, le prévenu a plaidé non coupable des faits mis à sa charge, justifiant sa décision de prier en langue maninka (N’ko). Pour le journal, à l’issue des débats, le procureur a requis 2 ans d’emprisonnement et le paiement d’une amende d’un million de francs contre lui, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Kankan.
Le prévenu a rejeté en bloc les faits qui lui sont reprochés. Parlant de sa décision de prier en langue maninka, il a expliqué que sa religion s’appelle « Yèrèkolobaya » (soumission) et que celle-ci lui donne la latitude de faire la prière dans la langue de son choix.
Dans ses réquisitions, rapporte Guinée.com, le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Kankan a demandé au juge de retenir le controversé imam dans les liens de la culpabilité de faits de « troubles apportés par le ministère de culte et manquement aux dispositions réglementaires de l’article 991 du Code pénal guinéen » pour lesquels il est poursuivi.
Pour la répression, le représentant du ministère public a réclamé une peine de 2 ans d’emprisonnement et le paiement d’une amende de 1000 000 de francs guinéens contre Nanfo Ismaël Diaby. De son côté, l’avocat de la défense a demandé la relaxe pure et simple de son client qui, selon lui, est tout simplement victime d’une persécution, à cause de sa foi religieuse.
« Après avoir écouté toutes les parties, le tribunal a mis le dossier en délibéré pour décision à rendre le 25 mai 2021 ».
On se souvient que dans sa lettre adressée au ministère des Affaires Religieuses et du Culte, le HCI avait justifié sa position par le fait que l’Islam interdit que l’on prie autrement que l’a fait le prophète Mohamed. Donc impossible d’officier la prière dans une langue autre que celle dans laquelle le coran a été révélé au messager de l’islam.
Djibril Diallo
Source: Arc en Ciel