En Guinée, le Front national pour la défense de la constitution (Fndc) appelle à une nouvelle manifestation contre la junte le 17 août prochain, pour mettre fin à une trêve, faute de réponse à ses demandes de dialogue sur la transition.
Le Front national pour la défense de la Constitution, ainsi que la Coalition de partis de syndicats et organisations de la société civile, était à l’initiative des manifestations organisées les 28 et 29 juillet pour dénoncer la « gestion unilatérale de la transition » par les autorités au pouvoir. Des manifestations interdites par les autorités guinéennes et où cinq personnes ont été tuées.
Le colonel Mamady Doumbouya s’est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans. Or, la plupart des acteurs politiques du pays et les États ouest-africains, médiateurs dans ce dossier, veulent qu’il raccourcisse ce délai. Ainsi, la Cedeao a appelé le 1er août « les autorités guinéennes, la classe politique et la société civile à engager un dialogue inclusif afin de désamorcer la tension et de convenir d’un calendrier et de modalités raisonnables pour le rétablissement pacifique de l’ordre constitutionnel ».
D’après les annonces faites par le Fndc dans un communiqué, les autorités refuseraient de répondre aux nombreux appels au dialogue sur la transition. Il critique également cette attitude « de défiance chronique » du pouvoir guinéen vis-à-vis de la Cedeao, sa « gestion unilatérale et autoritaire de la transition » et « l’usage illégal d’armes létales dans la gestion des manifestations ».
Deux leaders du collectif, Oumar Sylla alias Foniké Mangué, et Ibrahima Diallo, ainsi que Saikou Yaya Barry, Secrétaire exécutif de l’Union des forces républicaines (UFR), étaient toujours à la prison civile de Conakry après avoir été inculpés de « participation à un attroupement interdit, de pillages, de destruction de biens publics et privés, de coups et blessures volontaires ».
Quant à l’avocat de M. Foniké Mangué, M. Thierno Souleymane Barry, « il ne reconnait pas les faits qui lui sont reprochés » et « considère être dans son droit de lutter pour l’instauration de la démocratie ».
Le président Embalo a assuré fin juillet avoir convaincu les autorités de la transition de réduire le délai de transition pour un retour à la démocratie de trois ans à deux, une information qui n’a pas été confirmée par les autorités.
Kadidiatou Diarra, stagiaire