Les tenants de l’Assemblée nationale sont par exemple persuadés que le sort de la 6 ème législature (à peine installée) ne tient qu’à l’avènement d’un Premier ministre consensuel choisi au gré des exigences du mouvement contestataire. Ce qui devrait logiquement déboucher sur un coup de balai inévitable du locataire actuel de la Primature en la personne de Dr Boubou Cissé – lequel est accusé de tous les péchés d’Israël depuis la marche meurtrière du 10 juillet, à la grande satisfaction de certains caciques de la majorité présidentielle.
Et la confiance par plusieurs fois renouvelée du président de la République n’a l’air de décourager ses contempteurs, qui multiplient les manœuvres de jonction de leurs stratégies aux ardeurs «dégagistes» de l’opposition contre le chef du gouvernement. De sources bien introduite, en effet, la démarche est poussée jusqu’à la tentative de dénouer la crise par le biais d’une motion de censure contre un gouvernement qui n’a été que partiellement installé et qui, par conséquent, attend encore d’être adoubé par l’approbation d’une Déclaration de Politique Générale par la représentation nationale. Comment en définitive retirer à un gouvernement une confiance qu’on ne lui a pas encore accordée. Une telle énigme n’a d’égal que le secret profond du combat acharné de survivance que mène chaque composante de la même majorité pour parvenir à l’élimination de l’autre. Et pour cause, la survie des uns paraît manifestement tributaire de la mort des autres. C’est ainsi qu’au vocable de Premier ministre consensuel, le chef du gouvernement a récemment répondu par celui d’assemblée nationale consensuelle.
La Rédaction