« Opprimés, marginalisés, exclus », les mots ne manquent aux surveillants de prison du Mali pour exprimer leur désarroi. De nouveau, ils ont lancé un cri de cœur hier mercredi à la faveur d’une conférence de presse. Ladite conférence était animée par le lieutenant Brahima Sogodogo, secrétaire général du syndicat des surveillants de prison.
En un mot, le syndicat des surveillants de prison ne réclame qu’une seule chose : l’obtention d’un statut particulier pouvant prendre en compte toutes les particularités d’un corps paramilitaire. Oui, le corps des surveillants de prison est bel et bien un corps paramilitaire, mais il ne bénéfice d’aucun privilège relatif à ce statut : pas d’école de formation, pas de budget spécifique pour la formation, pas d’équipement militaire. Et ce n’est pas tout ; au Mali, manchot ou boiteux, tout le monde peut devenir surveillant de prison. Donc un corps fortement « discriminé » par nos plus hautes autorités.
Au Mali, les surveillants de prison ne sont pas également habilités à exécuter des missions de sécurité. Ils ne portent pas d’arme et ils n’ont que leurs deux bras pour se défendre en cas d’évasion. Le cas Wadossène en juin dernier le prouve bien.
Le saviez-vous aussi, un lieutenant surveillant de prison au Mali est moins payé qu’un sergent de la police nationale. Et les surveillants de prison n’ont été doté depuis 2008 ni en tenue de travail, ni en équipement. Toute chose que ces syndicalistes ont fortement déplorée à travers cette conférence de presse. Ils veulent tout simplement être traités sur le même pied d’égalité que leurs paires des autres corps paramilitaires.
Raison pour laquelle les surveillants de prison se disent également victimes d’injustice au sein de la justice et du coup, ils interpellent le ministre de la justice de respecter ses engagements. En somme, le ministre de la justice Bathily avait promis aux surveillants de prison de leur donner une identité au lieu d’un statut particulier, de leur accorder une dotation régulière et d’instaurer un cadre de dialogue au sein de son département. Ce, avant fin juin dernier. Mais rien n’est encore fait, même le simple cadre de concertation qui devait être mis en place.
Ainsi, sur la même question, les syndicalistes disent avoir envoyé une correspondance au ministre Batilly pour lui rappeler ses engagements. La lettre n’a pas eu de suite.
Il y a deux tendances au syndicat des surveillants de prison. Celle dont il est question ici est affiliée à la centrale syndicale SDTM (Syndicat Démocratique des travailleurs du Mali.) Cette centrale est la troisième au Mali après la CSTM et l’UNTM.
Djibi