Pour un climat social apaisé, Soumaila Cissé et des cadres de l’opposition ont rencontré les deux principaux syndicats de la magistrature. La grève illimitée a dominé les échanges.
Accompagné d’une importante délégation, le chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé a échangé avec les magistrats sur leur plateforme revendicative. L’opposition et les magistrats ont fait un tour d’horizon d’abord sur la situation sociopolitique avant de partager leur analyse sur le cahier de doléances. “Je regrette de n’avoir pu venir plus tôt”, indique Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition politique, ajoutant qu’il est heureux d’être reçu par les magistrats et d’avoir compris le sens profond de leur grève. “C’est la première fois dans l’histoire du Mali qu’un gouvernement, un régime laisse l’ensemble de la magistrature en grève pendant 72 jours. Je crois que c’est du jamais vu. C’est le mépris total”, dénonce-t-il.
Selon Soumaila Cissé, les populations souffrent du manque de service judiciaire. ” Nous avons des délais de garde à vue qui sont dépassés. Des personnes qui ont fini leur peine et qui n’arrivent pas à sortir. C’est ça l’état actuel des choses. A cela, faudra-t-il ajouté, les fonctions auxiliaires qui dépendent de la magistrature ceci interpelle le gouvernement mais interpelle tous les hommes politiques. C’est la raison principale de notre visite ici”, déclare-t-il.
Pour Soumaila Cissé, les motivations des magistrats sont profondes. ” D’abord, le problème de la sécurité. J’aimerai vraiment encore marquer la sympathie pour le juge Soungalo Koné qui est encore entre les mains des terroristes. L’autre préoccupation est le statut. J’invite le gouvernement à faire face à ses engagements antérieurs signés”, lance-t-il.
Le président du Syndicat autonome de la magistrature, Aliou Badara Nanakassé a apprécié l’initiative. “Que l’appui vient de l’opposition ou de la majorité est pour nous le bienvenu. La seule information disponible pour l’opinion est que la grève illimitée continue. La suspension dépend de l’engagement du gouvernement “, explique-t-il. L’honneur est que notre préoccupation est partagée par les Maliens, rappelle-t-il. Pour lui, c’est réconfortant.
” 72 jours sans procès”.
La grève illimitée des deux principaux syndicats de la magistrature est en cours, il y a de cela 72 jours. Les magistrats se disent prêts à poursuivre leur action jusqu’à la satisfaction de leur plateforme revendicative. “Nous sommes prêts à poursuivre ce mouvement tant que nos revendications ne seront pas satisfaites. Parce que nous estimons que légitimement, le gouvernement s’est engagé avec nous lors de la grève précédente. Et nous ne demandons juste que ça”, a laissé entendre le syndicaliste.
Bréhima Sogoba
Source: L’Indicateur du Renouveau