Depuis le 25 juillet 2018, les deux syndicats de la magistrature au Mali, à savoir : le Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA), sont en grève illimitée. Une situation qui favorise la violation des droits des justiciables et des usagers des services judiciaires.
Décidément, c’est la discorde au sein du Syndicat autonome de la magistrature (SAM). D’un côte, Cheick Mohamed Chérif Koné, se réclamant président du SAM, a déclaré lors d’un point de presse tenu la semaine dernière, que le gouvernement fait preuve de bonne foi et veut poursuivre le dialogue avec les deux syndicats pour la levée du mot d’ordre de grève. « Je voudrais assurer les collègues magistrats, que contrairement à des contre-vérités véhiculées à dessein, la bonne foi du gouvernement n’a jamais été en cause quant à sa volonté d’honorer ses engagements pris dans le cadre de l’accord intervenu, sanctionné par le procès-verbal de conciliation signé le 09 février 2017. S’agissant du point encore en suspens, portant sur la révision de la grille salariale qui nécessite la relecture du Statut de la Magistrature par l’Assemblée nationale, le dialogue n’a jamais été rompu et se poursuit de façon sereine et responsable. Le Comité directeur du SAM, sous ma conduite, s’engage à le faire aboutir et tant d’autres, au mieux des intérêts du corps et du bien-être de ses membres», a-t-il déclaré.
De l’autre côté, Aliou Badra Nanacassé, se disant également président du SAM, a déclaré dans une interview accordée à nos confrères du Républicain : « Les négociations sont rompues depuis le déclenchement de la grève. Et cela fait 72 jours qu’on n’a pas pris langue avec le gouvernement. A la formation du nouveau gouvernement, le ministre Tiéna Coulibaly nous a rencontrés pour nous dire tout simplement de reprendre le service sans condition. On lui a répondu par écrit qu’on ne saurait reprendre le service sans condition après deux mois de débrayage. Donc, nous sommes en grève illimitée depuis le 25 juillet et la grève continue. Toutes les tentatives du gouvernement pour chercher à saper le moral seront vaines. Celui qui prétend être le président du SAM, en réalité, il a été éjecté du comité directeur lors du congrès extraordinaire de février 2017. Et depuis lors, c’est moi qui assure l’intérim du président du SAM. »
Selon Aliou Badra Nanacassé, le gouvernement cherche à diviser le SAM afin de faire échouer le respect du mot d’ordre sur le terrain. « Nous avons l’entièreté de la situation en main et sur toute l’étendue du territoire nationale. Si l’on essaye d’instrumentaliser un ou deux individus, ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan. Il serait mieux de nous approcher et se mettre d’accord avec nous », a-t-il précisé dans l’interview.
C’est une situation qui n’honore pas cette corporation qui devrait travailler à se faire respecter par les usagers de la justice. Quant à l’État, il doit rester responsable et négocier avec les vrais acteurs pour le respect des droits des justiciables et des usagers des services judiciaires au Mali.