L’exécutif a attiré l’attention sur l’impact de cet arrêt de travail sur les missions de la transition. Il a annoncé une conférence sociale pour l’harmonisation des grilles salariales et des primes et indemnités
Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga était, hier dans les locaux de son département, face à la presse. Objectif : informer l’opinion nationale des efforts consentis par le gouvernement pour apporter des solutions adéquates aux doléances des syndicats des travailleurs en grève illimitée depuis lundi. Le ministre Abdoulaye Maïga était accompagné de ses collègues en charge de la Sécurité et de la Protection civile, le colonel Modibo Koné, du Travail et de la Fonction publique, Porte-parole du gouvernement, Me Harouna Toureh.
Le chef du département de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a mis l’accent sur les avancées enregistrées dans le cadre de la gestion du préavis de la grève en cours. Ces avancées se traduisent par deux points d’accord et deux points d’accord partiel, a précisé Abdoulaye Maïga. D’après lui, les points d’accord portent d’abord sur la relecture des cadres organiques des services étatiques pour prévoir les corps des fonctionnaires des collectivités territoriales du cadre de l’administration générale.
À ce propos, selon le conférencier, la partie gouvernementale a expliqué que la loi n° 2018-035 du 27 juin 2018 prévoit la mise à disposition des fonctionnaires des collectivités territoriales dans les services étatiques. Toutefois, a-t-il ajouté, une commission en la matière sera mise en place en ce qui concerne les services centraux du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation au plus tard le 15 décembre 2020. Les travaux de ladite commission prendront fin au plus tard le 31 mars 2021.
Un autre point d’accord a trait à l’ouverture d’une concertation pour doter les ADR (Agence de développement régional) qui sont des EPA de ressources propres pour un meilleur ancrage régional au plus tard le 30 octobre 2020. à ce sujet, le ministre en charge de l’Administration territoriale a indiqué que l’ouverture des concertations avec les ADR a eu lieu depuis le 21 octobre dernier pour leur permettre de générer leurs ressources propres. «Les services financiers concernés seront associés auxdites concertations», a promis Abdoulaye Maïga. Avant d’ajouter que les parties aux concertations conviendront d’un chronogramme lors des prochaines rencontres. Et une décision sera prise pour formaliser lesdites concertations.
26,6 MILLIARDS DE FCFA- Le ministre Maïga s’est aussi exprimé sur les points d’accord partiel. Le premier concerne la fixation du nombre d’agents de sécurité affectés aux représentants de l’état et leur mise à disposition effective au plus tard le 30 octobre 2020. Selon lui, la partie gouvernementale a expliqué les difficultés liées à la crise sécuritaire que connaît notre pays.
Le patron du département en charge de l’Administration territoriale a aussi abordé la question des traitements des états de salaire de l’ensemble du personnel des ADR du Mali sur la base des budgets annuels 2020 des Agences validés en conseils d’administration et approuvés par la tutelle. Selon lui, la partie gouvernementale a fait savoir qu’un moratoire a été obtenu auprès du ministère de l’Économie et des Finances pour le paiement des salaires du personnel des ADR jusqu’au 31 décembre 2020.En tout état de cause, a confié le lieutenant-colonel Maïga, elle a remis à la partie syndicale un tableau de renforcement du dispositif sécuritaire des représentants de l’état préalablement discuté et arrêté avec eux-mêmes. «Pour ce qui concerne la garde statique, les dispositifs régionaux en la matière en tiendront compte. Une décision y relative sera prise avant le 15 novembre 2020, date du début de déploiement des effectifs», a-t-il assuré. Avant d’ajouter que ledit déploiement prendra fin le 31 mars 2021.
«Malgré les avancées enregistrées au cours des négociations au sein de la commission de conciliation, les points de désaccord subsistent entre la partie gouvernementale et la partie syndicale», a concédé le ministre. à ce propos, il s’est aussi prononcé sur les points relatifs aux revendications ayant trait aux primes et indemnités des administrateurs civils, des membres du corps préfectoral, des représentants de l’état et du personnel des services du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Selon le ministre, ces points ont fait l’objet d’une réponse unique. à ce propos, le principal conférencier dira que le gouvernement a estimé que l’incidence financière de ces points s’élève à 26,6 milliards de FCFA.
Malgré ces points de désaccord, le gouvernement reste disponible à poursuivre les négociations en vue d’un apaisement du climat social conformément aux missions assignées à la transition, a assuré le ministre Maïga pour qui le mouvement de grève en cours ne permet point l’exécution des missions assignées à la transition. «Le gouvernement estime qu’au regard des contraintes financières il y a lieu de patienter en attendant la conférence sociale en vue pour l’harmonisation des grilles salariales et des primes et indemnités», a soutenu l’officier supérieur, ajoutant que l’exécutif reste ouvert au dialogue.
Les questions des journalistes ont porté sur la sécurisation des représentants de l’état et la libération des administrateurs retenus en otage par les terroristes. à ces questions, Me Harouna Toureh a répondu que les démarches sont en cours pour la libération de tous les otages maliens.
Bembablin DOUMBIA
Source : L’ESSOR