Le ministre de l’Education nationale et son staff étant au bout du souffle, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, en personne se retrousse les manches et prend le dossier des enseignants grévistes en main afin de dénouer la crise. Ce, en commençant par le déblocage des salaires des pauvres enseignants dont le seul crime est d’avoir osé revendiquer leurs droits.
Le dimanche, 14 avril 2019, le président IBK a reçu en audience, à la Base B, les familles fondatrices de Bamako, les coordinateurs des quartiers de Bamako et certains leaders religieux. C’est au sujet de la crise que travers l’école malienne suite à la grève des enseignants et la fermeture des classes à l’intérieur du pays pour des raisons d’ordre sécuritaire.
Après avoir écouté attentivement ses interlocuteurs, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a décidé de prendre en main le dossier des enseignants grévistes. Pour lier l’acte à la parole, il a ordonné, dès lundi lendemain, 15 avril 2019, le déblocage des salaires des enseignants.
Ce qui dénote ainsi l’engagement du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita, à prendre personnellement en charge le dossier lié au dialogue social. Ainsi, le dimanche, 14 avril 2019, à l’issue de la présente audience qu’il a accordée, à la Base B, aux familles fondatrices de Bamako, aux coordinateurs des quartiers et aux leaders religieux, IBK a décidé de résoudre la question de l’école malienne qui risque de se gangréner vu l’incompétence des autorités du ministère de l’Education nationale. « Les enfants ne partent pas à l’école. Or, tout ce que nous faisons, nous le faisons pour nos enfants. Nous avons remarqué que vous êtes en train d’écouter le peuple. Que Dieu vous aide à accomplir vos nobles desseins pour le Mali », a déclaré Souleymane Niaré, porte-parole des familles fondatrices de Bamako. Ce dernier, a mis l’occasion à profit pour révéler au président de la République les préoccupations actuelles des parents d’élèves.
Ensuite, c’est le messager de la famille Touré, le doyen Mamadou Bamou Touré, qui renchérira que l’école est l’une des préoccupations majeures des populations. Car, les 850 heures nécessaires pour les enfants doivent être respectées. « Nous sommes, donc, venus vous demander humblement d’ordonner le payement des salaires retenus », a plaidé le Vieux Bamou Touré. Puis il a suggéré à IBK de s’adresser à la nation pour les rassurer sur l’état du pays. « Nous vous exhortons à continuer à appeler tout le monde, discuter et échanger avec eux pour l’intérêt supérieur de la nation », a-t-il précisé.
Dans son intervention, le Cardinal Jean Zerbo a formulé des bénédictions au pays avant d’indiquer que Satan est en train de manipuler les humains. A ses dires, depuis l’avènement de la démocratie, c’est la jeunesse qui est en train de payer le lourd tribut. De ce fait, il y a lieu, donc, de travailler pour sauver l’école malienne tout entière. « Mais pas seulement l’année scolaire », a-t-il insisté. Et le Cardinal a conseillé à ce qu’il y a plus de lucidité. « L’année risque d’être noire, même pas blanche. Nous avons dit aux enseignants qu’aucune revendication ne saurait justifier l’hypothèque de l’avenir des enfants », a-t-il énoncé.
Dans le même ordre d’idées, le coordonnateur des chefs de quartiers de Bamako, Bamoussa Touré, a ajouté que l’école c’est l’avenir de la nation. Il a martelé que le chef de l’Etat doit tout mettre en œuvre pour sauver l’école malienne afin que les portes des classes soient rouvertes. Il a invité tous les acteurs de l’école malienne à observer le nécessaire recul pour placer le Mali au-dessus de toutes les ambitions personnelles.
Le 1er vice-président du Haut conseil islamique, Thierno Hady Thiam, au nom des associations islamiques, va déclarer à son tour qu’aucune nation ne peut avancer sans une éducation de qualité. Ce qui l’amènera à encourager le président IBK à poursuivre le dialogue à tous les niveaux. Le Révérend Nouh Ag Infahi Yattara de l’Eglise protestante rappellera que les manifestations constatées dernièrement étaient, à l’origine, d’ordre religieux avant de se métamorphoser en une démarche politique. Ainsi, a-t-il conseillé, le président de la République de mettre un terme à la crise scolaire.
A l’occasion, il a formulé des prières pour l’Etat et la nation afin que le Mali puisse retrouver son climat de paix d’antan et son chemin de progrès rêvé de tous les Maliens. Dans la réponse qu’il a formulée à l’adresse de ses interlocuteurs, le président IBK s’est engagé à prendre le dossier de l’école en main. « Aujourd’hui, tous les Maliens sont surpris par la tournure des événements. Tout a été dit, expliqué. Cependant, vous ne saurez venir me voir pour un sujet et que votre volonté ne soit exaucée. Le déblocage des salaires n’est plus un problème, Inch Allah ! Ce que vous avez demandé, je l’ai accepté », a assuré le chef de l’Etat qui a invité toutes les couches sociales à s’investir pour sauver l’école malienne.
« Ayons pitié de nos enfants. Pitié de ce pays-là. C’est l’avenir de chacun de nos enfants qui est en jeu », a-t-il plaidé tout en rappelant d’avoir été lui-même un des boursiers du Soudan français dans une des prestigieuses écoles françaises à l’époque du président Charles de Gaulle.
IBK a promis qu’il va poursuivre le dialogue social dont le seul objectif est la cohésion sociale et l’inclusivité des mesures importantes.
Amaye Maki
LE POINT DU MALI