Depuis 42 jours, des travailleurs du chemin de fer du Mali, en grève de la faim, sont en sit-in non loin de la gare ferroviaire, pour réclamer quelque dix mois d’arriérés de salaire. Malgré deux mois de salaire débloqués au trente-septième jour de grève, les cheminots restent déterminés à aller jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications.
C’est aux termes de trente septièmes jours de cette grève de la faim que le gouvernement a pu débloquer seulement deux mois de salaire sur les dix mois aux cheminots. L’État semble être incapable de payer tous les mois que les grévistes réclament depuis longtemps.
Selon M. Bolidiandian Keita, le président des conducteurs de train, certains agents devraient percevoir un mois de salaire, d’autres ne pourront percevoir que zéro franc sur ces deux mois de salaire, après les mises en jour de leur compte bancaire.
Pour parer au chao, les grévistes ont adressé de nombreuses correspondances aux banques demandant leur indulgence pour qu’après les mises à jour des comptes bancaires, chaque travailleur puisse, au moins, bénéficier un mois de salaire complet, nous a expliqué le responsable syndical. Il a salué la compréhension des banques à cet effet, au grand soulagement des cheminots.
Malgré tout, a-t-il regretté, certains travailleurs s’en sont sortis avec seulement seize mille francs CFA.
« On ne va pas attendre que nos femmes et enfants meurent de faim pour agir. Dans la plupart de nos familles, ce sont nos femmes qui se battent pour subvenir aux besoins », témoigne le responsable syndical des travailleurs du chemin de fer.
En somme, M. Bolidiandian KEITA, président des conducteurs de train également responsable syndical, explique que malgré les deux mois de salaire payés, les cheminots ne baisseront pas les bras et continueront de réclamer jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications, le payement intégral de leurs dus.
Nattes étalées au sol, moustiquaires attachées à plein air, les grévistes du chemin de fer bravent l’intempérie pour manifester leur indignation. Comme décor quelques banderoles affichées sur lesquelles ils réclament notamment leur salaire de huit mois après les deux mois payés. Sur cet endroit d’infortune, ils passent leur journée et nuit, à moins de 15 mètres de la route qui passe devant la Place de la Liberté.
SABA BALLO
Source: info-matin