Si les grandes vacances sont des périodes consacrées au repos, au voyage, au tourisme, etc. pour certains scolaires, elles donnent une occasion à d’autres de profiter du petit commerce ou d’apprendre auprès d’artisans de la place.
Selon nos informations, les grandes vacances donnent une occasion aux élèves dont les parents ont les moyens d’effectuer des voyages à l’extérieur comme à l’intérieur du pays. Elles leur offrent des moments de visites touristiques, de fréquentations des centres de lecture et d’animation culturelle. Cette option est visée par des parents d’élèves qui qualifient les grandes vacances de périodes de révision.
Mais qu’à cela ne tienne ! D’autres voient dans le sens inverse et en fonction de leurs conditions de vie sociale. De ce fait, en cette période de vacances, bon nombre de scolaires fréquentent des ateliers de soudure, de couture, de coiffure, de teinture pour ne citer que ceux-ci. Ils sont aussi nombreux dans les marchés à la vente de petits articles ou de condiments frais. Ce constat se justifie dans les marchés aussi bien urbains que ruraux.
Moussa Dembélé, menuisier métallique au Banconi Plateau, précise : “A chaque période de vacances, nous recevons plus de 10 apprentis soudeurs. Ce sont des élèves âgés de 12 à 16 ans. Nous les utilisons et leur donnons des jetons juste pour la motivation”.
Kassim Coulibaly, mécanicien garagiste, verse son avis dans le dossier : “Nous avons 8 à 12 apprentis mécaniciens. Ce sont les parents qui viennent les inscrire. Ils apprennent la mécanique aussi bien que nos titulaires, c’est-à-dire ceux qui ont déjà abandonné les études”.
Selon Fatoumata Sinayoko, teinturière au marché de l’Hippodrome, “en période de vacances, plusieurs jeunes filles viennent apprendre la teinture. Nous leur apprenons avec l’application de dessin sur le carton. Les plus intelligentes peuvent être formées en trois mois, elles font la pratique avec le henné”.
“Les grandes vacances m’offrent une opportunité de gagner un peu d’argent pour acheter les vêtements et les fournitures scolaires, aider mes parents”, consent Alimata Niagalé Diarra, une bachelière.
Aujourd’hui, ce phénomène est exponentiel. Il est devenu un mode car tous les ateliers, les garages automobiles, les gares routières sont bondées d’élèves à l’instar des marchés.
Pour certains observateurs, cette pratique est favorable à l’apprentissage des métiers et l’art si les acteurs se donnent au suivi des apprenants. Elle contribue à l’employabilité des jeunes scolaires dans le secteur informel. Elle concourt également à la lutte contre le banditisme avec toutes ses formes.
Selon M. Fofana, directeur d’école à Fombabougou, “le phénomène peut jouer sur certains élèves car ils sont souvent attirés par l’argent qu’ils gagnent. De plus en plus, nous constatons qu’à chaque reprise ils baissent de niveau. Tantôt, il provoque la déperdition scolaire. Du coup, ils abandonnent facilement les études”.
En tout en état de cause, la vigilance et le suivi devraient être les points forts de tous les parents.
Abou Safouné Diarra
Source: Mali Tribune