Samedi dernier, dans les locaux de Sup’ Management, Dr. Etienne Fakaba Sissoko, face au ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, a soutenu que tous les agrégats économiques sont au rouge. Ce que le ministre a logiquement refute en apportant des preuves.
“Les perspectives économiques du Mali : enjeux et défis” ! Tel était le thème du 8e numéro du Grand débat économique qui a mis aux prises Dr. Boubou Cissé, ministre de l’Economie et des Finances, à Dr. Etienne Oumar Fakaba Sissoko, économiste, chargé de cours à l’Université de Bamako.
A la question du modérateur Issa Fakaba sur la tenue de l’économie malienne, la réponse de Dr. Etienne Oumar a été sans ambages : “Notre économie est aujourd’hui à l’image d’un pays qui souffre où tous les agrégats économiques sont au rouge et il y a un manque de gestion rigoureuse des ressources”.
Mais à Dr. Boubou Cissé d’apporter une autre lecture de la situation économique, car, selon lui, l’économie malienne se porte plutôt bien en le comparant à l’environnement national et international difficile.
“Quand nous voyons les niveaux auxquels certains fondamentaux sont au Mali, on peut dire que nous avons une économie qui se porte plutôt bien avec un taux de croissance estimé à 5,3 % et des finances publiques qui ne sont pas dans une situation de distorsion, bref les agrégats économiques se portent plutôt bien”, s’est-il défendu.
Sur l’impact du fruit de la croissance sur le quotidien du citoyen lambda, Etienne F. Sissoko dira que la population ne peut sentir la croissance qu’à travers l’investissement, ce qui, selon lui, est quasi inexistant dans notre politique économique actuelle.
En réplique, le locataire de l’Hôtel des finances dira qu’une croissance économique positive ne veut pas dire automatiquement amélioration du bien-être économique de la population.
Comme fruit de la croissance, Dr. Cissé indiquera qu’il y a eu une augmentation généralisée des salaires des fonctionnaires, l’augmentation du Smig et la majoration des salaires de certains corps. Avant d’ajouter que ces augmentations ont des incidences financières de plus de 100 milliards de F CFA. Sur le chapitre, le ministre Cissé dira que “je ne veux pas dire que tous les Maliens en ont bénéficié”.
Sur la vie chère, le ministre dira, qu’au regard des chiffres, on ne peut pas dire que les prix des denrées de première nécessité aient réellement augmenté. Et Etienne de rétorquer en disant que l’accroissement du coût de la vie n’est pas proportionnel à l’augmentation des salaires.
A la question de savoir si la croissance de 5,3 % était le fruit d’une bonne gouvernance, Dr. Cissé a été affirmatif. “On ne peut pas atteindre cette performance sans qu’il ait une bonne politique de gouvernance économique et financière derrière”.
Pour son contradicteur, cette performance ne veut pas dire que notre économie se porte bien ou que nous sommes un bon élève en termes de gouvernance, mais plutôt à cause du volume du budget.
Oumar B. Sidibé
Source : l’indicateur du renouveau