Grace Mugabe, épouse du président zimbabwéen, a démenti jeudi toute intention présidentielle, appelant au contraire à soutenir la candidature de son mari Robert Mugabe, 91 ans, à la prochaine élection présidentielle en 2018, même s’il doit se présenter en « fauteuil roulant ».
Non elle ne compte pas être calife à la place du calife. Car ce dernier le restera probablement jusqu’à la mort. « Je me tiens devant vous en tant qu’épouse du président et en tant que la personne que vous avez choisie à la tête de la Ligue des femmes (du parti au pouvoir). C’est tout », a déclaré ce jeudi Grace Mugabe, épouse du président zimbabwéen, devant 5.000 partisans du parti Zanu-PF (Union nationale africaine du Zimbabwe – Front patriotique) réunis à Harare. « Je n’ai pas besoin d’un autre rôle », a-t-elle assuré, balayant les rumeurs sur ses intentions présidentielles.
Grace Mugabe, 50 ans, a affirmé vouloir se concentrer sur ses fonctions au sein de la très influente Ligue des femmes de la Zanu-PF et sur le soutien à son mari en vue de l’élection de 2018. « Certains me rient au nez en disant que la femme de Mugabe doit être folle. J’ai dit que nous mettrons M. Mugabe sur une chaise roulante et que nous irons aux élections », a-t-elle encore lancé jeudi, alors que les observateurs s’accordent à dire qu’elle joue un rôle politique croissant ces derniers mois. Depuis l’an dernier, celle qui fut la secrétaire de Mugabe avant de l’épouser en 1996, est à la tête de la section féminine du Zanu-PF.
AU POUVOIR DEPUIS 1980
A 91 ans, dont 35 au pouvoir, Robert Mugabe, est le plus vieux dirigeant du continent africain, et même du monde (devant l’Italien Giorgio Napolitano, 90 ans, et le Tunisien, Béji Cïd Essebsi, 88 ans). Le dictateur est à la tête de l’ex-Rhodésie depuis qu’elle est devenue Zimbabwe en 1980 -d’abord comme Premier ministre, de 1980 à 1987, puis à la présidence sans discontinuer depuis.
Les spéculations vont bon train sur son état de santé et sa capacité à faire campagne pour son éventuelle réélection. Preuve, selon l’opposition, que le doyen des chefs d’Etats n’a plus les capacités mentales à diriger un pays, il avait en septembre répété, dans son intégralité devant le parlement, le même discours que celui donné le mois précédent, rappelle l’AFP.
Rappelons que l’Afrique est la reine des records de longévités au pouvoir, avec plusieurs chefs d’Etat en place depuis plus d’un quart de siècle. C’est le cas des présidents Obiang (en Guinée Equatoriale depuis 36 ans), Paul Biya (au Cameroun, depuis 33 ans), Dos Santos (en Angola depuis 33 ans), Museveni (en Ouganda depuis 29 ans) ou encore Sassou NGuesso (au Congo-Brazzaville depuis 1979 avec une interruption de 1992 à 1997, soit 31 ans).
Source: afrika365.com