A la grande surprise de la classe politique malienne, le ministre de l’Education nationale, Housseyni Amion Guindo a démissioné du gouvernement, dans l’après-midi du lundi 07 mai 2018, pendant que le Premier ministre se trouvait en visite en Mauritanie. Il a donc remis sa lettre de démission au directeur de cabinet de la primature avec comme motif « convenance personnelle ». Plus tard, nous avons appris que sa démission est motivée par deux raisons. La première : que le Premier ministre l’a empêché de relever le directeur du Centre des examens et concours de l’éducation, le Pr Mohamed Maïga. La deuxième raison concernerait « la déstabilisation de son parti » par le duo Hady Niangado et Karim Keita. Voilà les vraies raisons du départ de l’équipe gouvernementale du désormais ex ministre de l’Education nationale non moins président de la CODEM.
A y regarder de près, on peut être d’accord avec le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga qu’il ne faut pas changer un haut directeur comme Pr Mohamed Maïga, à deux mois seulement des examens de fin d’année scolaire. Cette direction névralgique de l’Education nationale ne doit pas être soumise à des contingences politiques et politiciennes. Pr Maïga est un homme expérimenté et efficace dans le travail. Il est difficile de le faire remplacer par un cadre de la CODEM, à deux mois des examens et le réussir.
S’agissant également du cas du duo Hady Niangado et Karim Keita qui déstabiliserait son parti, il est permis d’en déduire qu’il n’a rien à voir avec l’action gouvernementale. L’honorable Hady Niangado est un vice-président démissionnaire de la CODEM qui s’apprête à créer sa propre formation politique, si ce n’est déjà fait. C’est donc de bonne guerre que Hady Niangado tente de débaucher des conseillers communaux et militants CODEM, son désormais ex parti. Comme l’honorable Karim Keita étant le colistier de Hady en commune II du district de Bamako, on voit dans tous les agissements de ce dernier à tort ou à raison, la main du président de la Commission Défense et Sécurité. Hady est majeur et Karim ne saurait répondre de ses actes encore que lui, est membre du bureau politique du RPM même s’ils sont alliés.
Ce que Poulo ignore sûrement, c’est que nul n’est indispensble. La preuve, il n’a pas fallu plus de quelques heures pour le remplacer à la tête de ce département si névralgique dans le développement du pays.
Ce qui est cependant étonnant, c’est qu’après sa démission, Poulo déclare qu’il reste dans la Majorité et soutiendra le Président IBK. Etonnant ! Insensé ! Il aurait donc pu rester au lieu de ce coup d’éclat qui ne lui apporte rien sur le plan politique. Au contraire, cette situation l’affaiblit et fait de lui une proie facile surtout dans les milieux sportifs, où certains ne cachent plus leur joie de le voir quitter le gouvernement. Peut-être qu’il a été naïf. Il faut le dire ! En tout cas, sa déclaration, selon laquelle, il soutiendra IBK est à prendre avec des pincettes à moins de trois mois des élections. Nous parions qu’il trouvera les mots qu’il faut, au moment venu, pour se porter candidat ou soutenir un autre contre IBK. Mais nous souhaitons être démentis par le temps.
ChahanaTakiou
Le 22 Septembre