Dans l’adresse par lui faite à la nation, le président IBK a parlé de tout sauf ce à quoi le peuple s’attendait : le front religieux qui a fait promesse publique d’écourter son mandant. Sur ce point le président n’a rien dit dans 2408 mots sur la chaine nationale alors que les religieux, soutenus par des politiques et une grande couche de la société, s’apprêtent à mettre en exécution leur menace.
Lors d’une conférence de presse qui a fait en début de semaine le bilan (1 mort et 13 blessés) de la descente musclée des forces de l’ordre le 5 avril à la mosquée Zawiwa au quartier en commune II, des fidèles du chérif de Nioro, ont dit n’attendre l’ordre de ce dernier pour exécuter à la lettre tout ce qu’il aura décidé contre le pourvoir IBK. Quant à Bouyé lui-même il a déjà étalé les intentions qu’il nourrit et dont il est prêt à les mettre en exécution dans un bref délai : Renverser IBK avant la fin de son mandat.
Dans son adresse à la nation, et pour les plus avertis, il ne s’agissait pas obligatoirement d’entrer au fond du dossier, mais d’évoquer d’une manière ou l’autre cette manifestation historique du 5 Avril en rappelant ses tenants au calme, et surtout quelques mots de compassion à l’endroit des victimes de la mosquée Zawiwa, un lieu de culte construit en 1924, dit-on. Oubli ? Pas du tout ! Dans le même discours IBK a déploré l’incendie survenu le lundi à Notre Dame de Paris, un autre lieu de culte : ‘‘Cependant, avant d’aller plus en avant, j’aimerais inviter tous nos compatriotes à se joindre à la douleur de la communauté́ chrétienne qui pleure
Notre Dame de Paris.’’, a-t-il dit pendant que tous les blessés de la mosquée n’ont toujours pas quitté l’hôpital
En somme, la bonne manière voudrait qu’IBK ait, dans son discours, une considération particulière pour ses manifestants du 5 Avril en leur appelant en toute sincérité au calme. Cohésion qui pousserait beaucoup de manifestation à mettre de l’eau dans leur vin. Mais cette sortie à l’allure d’un dénigrement envers le chérif et sa communauté, ne fera que renforcer la frustration.
Adresse à la nation, la colère monte
Pas que les religieux seulement, peu de Maliens ont trouvé satisfaction dans l’adresse à la Nation au président IBK.
Des interrogations vont alors bon train à savoir ce que l’on peut retenir d’important dans cette sortie. Et surtout de la décision très bizarre d’organiser une conférence en fin de ce mois d’Avril, du 23 au 28, soit dans moins d’une semaine. Sur ce point nombreux d’observateurs n’ont tiré que deux petites conclusions : Soit le président s’est trompé de calendrier de l’évènement ou Koulouba a perdu le nord sur les réalités sociopolitique du pays.
LA SIRENE