Lors de l’élection présidentielle en 2013, la population malienne a plébiscité le candidat du RPM Ibrahima Boubacar Kéita aux dépens de son challenger Soumaila Cissé de l’URD. Tous (des plus vieux aux plus jeunes) ont porté leur confiance en celui qu’on pensait être le sauveur du Mali. Malheureusement, l’éléphant annoncé est arrivé avec un pied cassé.
En d’autres termes, depuis l’investiture d’IBK à nos jours, rien ne va plus. Sa première année de gouvernance a été une succession d’événements malheureux. Si l’ex-premier ministre Oumar Tatam Ly a préféré démissionner, laissant le bateau Mali dans la tourmente, la nomination de Moussa Mara au même poste n’a pourtant pas stabilisé le navire. Car l’essentiel a été oublié, sinon mis de côté.
En effet, le gouvernement Mara a commis plusieurs bourdes depuis son arrivée en avril 2014. D’abord le voyage risqué du premier ministre à Kidal qui a coûté la vie à plusieurs dizaines, voire centaines de nos soldats, puis l’achat controversé d’un avion présidentiel, d’acquisition de matériels militaires dans des conditions frauduleuses, la démission subséquente du ministre de la défense Soumeylou Boubèye Maiga et la grève de l’UNTM, sont autant de faits qui ont remis en cause la sérénité nationale et ébranlé la confiance des partenaires. Mais ce qui fâche aujourd’hui, c’est surtout la façon dont le virus Ebola a fait son apparition dans notre pays. N’ayons pas peur de le dire, l’entrée de cette sale maladie au Mali est due au laxisme du gouvernement. Aucun dispositif sérieux n’a été installé au préalable à la frontière Mali-Guinée pour contrer cette épidémie. Sinon comment comprendre que le premier cas positif (une fillette de deux ans venue de Kissidougou) a pu franchir la frontière avec sa grand-mère pour faire escale à Bamako avant de repartir à Kayes où l’infortunée rendra l’âme ?
Sans parler du cas de l’imam de Kourémalé qui a contaminé un infirmier et un docteur à la clinique Pasteur, qui périront aussi. Et, comme le ridicule ne tue plus au Mali, le ministre de la Santé se permet toujours de déclarer que des dispositions sont prises. Alors que, c’est sa démission qui s’impose. Par ailleurs, son homologue de l’intérieur et de la sécurité devrait aussi revoir sa copie. Pour la simple raison que le district de Bamako s’est transformé en un Far West tropical. La recrudescence du banditisme dans la capitale inquiète plus d’un. Si certains se font déposséder de leur moto avec un coup de machette, d’autres sont tués par balles pour être dépouillés de leur véhicule 4×4 comme ce malheureux Français abattu nuitamment à l’ACI 2000.
S’agissant de la situation au nord Mali, c’est toujours le statu quo. Pendant que les négociations battent leur plein à Alger, les attentats et accrochages se multiplient sur le terrain. Le dernier en date est l’attaque contre le convoi du ministre du développement rural, Bocari Treta, le mardi dernier, alors qu’il se rendait à Bourem (région de Gao).Le bilan est de 2 morts et de 9 blessés dont 3 grièvement. Triste ironie du sort, l’ambulance qui était dans le convoi ministériel n’était même pas équipée de matériel médical adéquat. Selon nos informations, il a fallu récupérer les cartons de bouteilles d’eau minérale pour panser les blessures.
Face à tous ces errements et fautes gravissimes, la population malienne est très indignée. Surtout après avoir realisé qu’elle a marqué un but contre son propre camp. Car, en choisissant IBK, les Maliens croyaient bien faire pour restaurer l’autorité de l’Etat, assainir les finances publiques. Hélas, on est bien loin du compte.
Source: Autre presse