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Gilles Le Guen, qui avait rejoint Al-Qaïda au Mali, attend son jugement

Il voulait vivre de la transhumance dans le Sahara, avec sa famille et ses chèvres, se présente comme un enthousiaste déçu par Aqmi, dont il avait rejoint les rangs au Mali. Pour le parquet, il s’est comporté comme un “combattant jihadiste”. Gilles Le Guen attend ce vendredi son jugement.

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Huit ans de prison ont été requis contre ce Français de 60 ans, qui a comparu les 4 et 5 mai devant le tribunal correctionnel de Paris pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.

Cet ancien capitaine dans la marine marchande a été arrêté dans la nuit du 28 au 29 avril 2013 par les forces spéciales françaises au Mali. A l’époque, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian le décrit comme “un paumé qui devient terroriste”. Une expertise psychiatrique a dressé le portrait d’une “personnalité peu ordinaire”.

Il est le premier prévenu jugé pour des faits commis à l’étranger sur le fondement d’une loi votée fin 2012, qui permet de poursuivre des Français soupçonnés d’avoir participé à des actes terroristes à l’étranger ou d’être partis s’y entraîner.

Des liens avec Aqmi

Après avoir vécu au Maroc, en Mauritanie, il s’installe au Mali fin mars 2011 et reste huit mois à une quinzaine de kilomètres de Tombouctou. Les “gens d’Aqmi” (Al-Qaïda au Maghreb islamique) l’incitent, pour sa sécurité, à ne pas rester isolé dans le désert. “En plus, c’était la saison des pluies”, a-t-il expliqué.

C’est ainsi que ses liens avec Aqmi vont se nouer. Visage creusé, mèche brune tombant sur le front, Gilles Le Guen a regretté “d’avoir été actif dans ce genre de trucs. Il vaut mieux vivre honnêtement et charitablement”.

Les services français l’identifient dans un reportage, puis en octobre 2012, fusil-mitrailleur à la main dans une vidéo de propagande d’Aqmi, dans laquelle il mettait en garde “les présidents français, américain” et l’ONU contre une intervention militaire au Mali en préparation contre les groupes islamistes armés qui contrôlaient alors le nord du pays.

Des entraînements au maniement des armes légères et lourdes

Lui est également reproché d’avoir suivi deux entraînements au maniement des armes, légères et lourdes. Participation, avec une assiduité aléatoire, dans laquelle il voyait un moyen d’obtenir “une arme gratuite” et d’en “réapprendre” le maniement, pour assurer sa sécurité.

Il avait également le numéro de téléphone d’un haut responsable d’Aqmi dans la région, “pour des raisons humanitaires”, a-t-il affirmé, évoquant par exemple des “aides en gasoil”.

Surtout, il est poursuivi pour avoir participé à l’offensive d’Aqmi sur la ville de Diabali, contre les forces maliennes en janvier 2013. A l’en croire, il s’est retrouvé à son corps défendant dans cette opération. Il se trouvait, à l’écart, dans un pick-up plein d’extincteurs chargés d’explosifs. Mais “comme l’indique le rapport de l’armée” française, “je n’ai pas participé directement à cette attaque”, s’est-il défendu.

La représentante du parquet a quant à elle souligné que le prévenu a “pris les armes contre l’armée française” engagée dans l’opération Serval contre les islamistes.

“J’ai vite fait marche arrière”

Si Aqmi l’avait emmené avec lui lors de cette offensive, c’est parce qu’ils le “considéraient quelque part d’égal à égal au niveau de la religion”, l’islam auquel il s’était converti 30 ans auparavant, a expliqué Gilles Le Guen.

Bavard, faisant de grands gestes, au point de manquer parfois de flanquer involontairement une main dans la figure d’un gendarme qui assurait sa garde dans son box, Gilles Le Guen a parfois invoqué une forme de relativisme culturel pour s’expliquer : “C’est certain qu’ici en Europe on ne peut pas bien comprendre ma situation”.

“Si j’ai d’abord eu un certain enthousiasme”, a reconnu Le Guen, “j’ai vite fait marche arrière”. Fin janvier 2013, il avait “rompu toute relation avec Aqmi”.

Opposé aux attentats, aux prises d’otages, il a fustigé Aqmi à l’audience: “Ces gens-là, ces terroristes n’ont rien à proposer aux peuples”.

source : bfmtv

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