Le parti Rassemblement pour le Mali (RPM) a tenu, du 6 au 7 avril 2019, au Centre international de conférence de Bamako (CICB), les 2es assises de son Comité central. À l’ouverture de cette rencontre, le président du RPM, le Dr Bokary TRETA, a déploré la faible participation du parti à la gestion du pouvoir. Selon lui, le RPM est un parti virtuellement au pouvoir…
Événement politique majeur pour le RPM, le comité central est l’organe de proposition et d’orientation stratégique du parti, dont les résolutions fondent l’action du bureau politique national. Des cadres, des élus, des délégués du parti de toutes les régions ont participé à ces assises. Les travaux de deux jours ont porté sur l’analyse de la vie politique du RPM, les points de vue du parti sur les réformes institutionnelles et politiques et la situation sécuritaire dans le pays.
Déjà à l’ouverture des travaux, le président Bokary TRETA a donné ses opinions sur ces différents sujets soumis à débat au comité central.
Sur la vie du parti, il a attesté que le RPM reste un parti dynamique, en soutenant que ce dynamisme se reflète dans l’animation de l’organe dirigeant, l’animation de vie publique et politique et la participation aux élections notamment. Cependant, affirme-t-il, ce dynamisme ne doit pas pour autant occulter le départ de certains cadres du parti.
« Ces départs, en grande partie, ont été motivés par le fait que les militants n’ont pas renouvelé leur confiance en ces cadres, qui finalement, ont perdu leur mandat à l’occasion des conférences d’investiture en vue des élections législatives reportées de novembre 2018 », a expliqué le responsable politique du parti présidentiel. Même si ces départs sont à déplorer, ils n’ont pas fondamentalement démembré le parti, selon lui. « Ces départs, n’ont en rien, compromis l’immense capital de confiance dont le parti continue à bénéficier à la base », a rassuré M. TRETA avant de déclarer que le parti est disposé à accueillir ceux qui désirent faire marche en arrière.
Aussi, il a indiqué que le parti est présent et occupe des postes de grande responsabilité comme l’Assemblée nationale, le Haut conseil des collectivités, le Conseil économique, social et culturel et à la Haute Cour de justice. Toutefois, le sentiment général des militants, à tous les niveaux, est un peu la déception. Ceux-ci perçoivent le RPM comme étant un parti politique virtuellement au pouvoir, donc incapable de traduire sa force politique en acte concret d’exercice du pouvoir.
Abordant le processus des réformes institutionnelles et politiques, le président du RPM a réaffirmé que leur formation politique soutient les réformes envisagées par le pouvoir. Déjà, a-t-il informé, le comité d’experts a remis à IBK son rapport, le 1er avril 2019. Il revient donc au président de la république de mettre solennellement ce document aux forces vives du pays. En attendant cet acte, M. TRETA a invité l’ensemble de la classe politique à un grand forum afin de se mettre d’accord, au plus vite, autour de certains préalables, notamment le cadre, les modalités de fonctionnement. Selon lui, le temps presse et il menace le processus. C’est pourquoi il a profité de la situation pour interpeller le président IBK. « Monsieur président de la République, mettez-nous au travail, car le temps n’est plus notre meilleur allié. Nous ne devons plus admettre de nouveaux retards », a déclaré Bokary TRETA.
À la rencontre, plusieurs responsables des partis politiques de l’opposition et de la majorité étaient présents. Certains ont exprimé leur quiétude quant au respect du délai de renouvellement du mandat des députés prévu en principe pour fin juin 2019. Ainsi, pour ces politiques, il faut dès maintenant penser à des alternatives pour pallier toute éventualité.
Par ailleurs, seul le président de l’Union des patriotes pour la république (URP), le Dr Modibo SOUMARE, a eu le courage de dénoncer la manifestation des religieux contre le régime parmi un chapelet de responsables politiques présents. Selon le Dr SOUMARE, l’intrusion de la religion dans la sphère politique est un danger pour la démocratie. Il est important que chaque acteur reste dans son domaine. Sinon, dans ce pays, nous aurons de sérieux problèmes d’arbitrage. « Les hommes politiques doivent arrêter de faire la langue de bois », a-t-il interpelé.
Par Sikou BAH
Source: info-matin