Suite à la démission forcée du SBM et de son équipe, le président Ibrahim Boubacar Keita a promis aux Maliens un gouvernement de mission et de large ouverture. Bientôt quatre ans après, le peuple qui a tant soif de changement reste confronté à un statuquo. La raison est toute simple pour Boubacar Salif Traoré, qui qualifie le scénario au passage d’un gouvernement de «mission» à un gouvernement «à posteriori»… Ainsi, des personnes n’ayant parfois jamais travaillé au véritable sens du terme, n’ayant jamais dirigé ne serait-ce qu’une assistante,… se retrouvent propulsées à la tête de départements ministériels stratégiques. Ils deviennent ainsi des «soumis», n’ayant d’autres choix que de subir. Suivez plutôt son analyse.
Il est souvent rappelé que «gouverner c’est prévoir» cela ne se limite pas au seul Président de la République, mais à tous les acteurs publics.
La sélection des personnes se fait à partir de leurs expériences, et de leur aptitude à gérer avec crédibilité.
Aucun responsable public ne devrait entrer en fonction sans au préalable présenter son plan et définir ainsi ses priorités pour le bien-être des citoyens.
Au Mali, il n’y a rien de cela, la sélection se fait sur affinité et non sur la crédibilité et l’expérience.
Des personnes n’ayant parfois jamais travaillé au véritable sens du terme, n’ayant jamais dirigé ne serait-ce qu’une assistante, n’ayant jamais conduit un projet d’envergure, n’ayant jamais défendu un dossier, n’ayant jamais eu de passion pour un sujet… se retrouvent propulsées à la tête de départements ministériels stratégiques.
Ils deviennent ainsi des «soumis», n’ayant d’autres choix que de subir.
Dans les secteurs stratégiques, les citoyens subissent, les décisions sont prises «à postériori» car les titulaires n’ont pas l’expérience nécessaire. Agir à postériori c’est agir suite à une expérience.
Sauf que dans le cadre de l’État, cela se paie directement, toutes les actions non préventives dans les domaines, sécuritaire, éducative, sanitaire, alimentaire, économique, social, etc., coûtent directement la vie à des millions de personnes.
Au Mali, la gouvernance est un éternel recommencement, toutes les traces des prédécesseurs doivent être «effacées», le pays ne dispose d’aucune mémoire et les nouveaux inexpérimentés se retrouvent à faire de la gesticulation en lieu et place de la gouvernance.
La notion de «gouvernement de mission» a été mise en avant par le Président Chirac, dès lors, cette formule fut reprise par des gouvernements n’ayant en réalité aucune mission à proposer.
Lorsqu’on voit les gestes, les propos, rares décisions, l’on se rend compte que les personnes en responsabilité souffrent d’insuffisances notoires.
La situation du pays n’a rien du hasard…
BST