Dans la Commune rurale de Baguinéda et environs règnent des suspicions sur la modalité de gestion des cantines scolaires. Le Comité de gestion scolaire (CGS), accusé de détournement de fonds, a évoqué l’insuffisance des moyens mis à sa disposition.
« Sur les 7 Communes de Baguinéda, 5 disposent de cantines scolaires. La gestion s’avère très difficile. L’école II de Baguinéda a un effectif de 610 élèves. La somme envoyée par la Direction nationale des cantines scolaires est jugée insuffisante parce qu’elle ne couvre pas l’année scolaire. L’année dernière, 7 tonnes de céréales ont été données pour 600 élèves. Ce qui paraît suffisant », explique Souleymane Coulibaly, président du CGS de l’école II de Baguinéda. Il parle ainsi de la modalité de gestion des cantines scolaires de Baguinéda sur lequel pèsent des soupçons de détournements d’argent.
Aux dires de M. Coulibaly, pour pallier les difficultés, les parents d’élèves contribuent pour les prix de condiments et à la main d’œuvre (certains frais). Mais, avec les moyens limités des parents d’élèves, le CGS est obligé de venir à la rescousse pour joindre les deux bouts. Des mamans d’élèves viennent préparer les repas sous forme de bénévolat. Comme récompense, une tasse leur est offerte à la descente. Chaque femme qui vient préparer retourne avec un plat à la maison. Elles sont au nombre de quatre. Pour ce qui est de la répartition des plats, ce travail incombe aux enfants eux-mêmes qui font le tour pour servir leurs camarades. Quant aux surveillants, ils n’ont pas droit aux plats. Parfois en cas de problèmes financiers, les vivres sont vendus aux commerçants pour acheter les condiments. Ce qui est très mal apprécié par la population.
Pour le président du CGS, « la cantine est tout ce qui est de mieux pour ces enfants. Il y a des élèves qui parcourent 7 km pour rejoindre l’école. Ils y restent pour les cours de l’après-midi à cause de la distance ».
L’école II de Baguinéda est la seule à disposer d’une cantine scolaire au niveau de la Commune de Baguinéda. Par contre, 4 écoles n’en n’ont pas. Les élèves des autres établissements scolaires plus proches et estimés à 1000 individus viennent y manger. Rien ne leur est refusé. Cependant, un des problèmes majeurs reste le manque de réfectoire. Les repas sont mangés dans les salles de classes.
Souleymane Coulibaly estime que les cantines scolaires jouent un grand rôle dans les études de ces enfants éloignés de leurs villages. C’est pourquoi en sa qualité de président du comité de gestion scolaire de l’école II de Baguinéda, il lance un appel aux autorités pour la construction de plusieurs cantines à Baguinéda.
Tidiane Bamadio
Aboubacar Sidiki Diarra
Source: Mali Tribune