Du 3 au 4 avril à Sélingué s’est tenue la réunion mensuelle de la commission de gestion des eaux de la retenue du barrage Sélingué et de Markala (CGESM). En prélude de la réunion qui s’est tenue, ce jeudi 4 avril 2019, les membres de la commission et la presse ont visité le barrage de Sélingué et le seuil de Koulouba.
La délégation était conduite par le directeur national de l’Hydraulique, Yaya BOUBACAR ; en présence des deux responsables des infrastructures visitées respectivement, Amadou COUMARE (Sélingué) et Hamet KEITA (Kourouba).
Cette réunion mensuelle qui a regroupé des techniciens, acteurs et agents de l’hydraulique avait pour objectif d’informer et de sensibiliser les populations bénéficiant des eaux de la retenue de Sélingué et du barrage de Markala sur la situation et le fonctionnement hydrologique du Fleuve Niger.
Il s’agissait aussi pour les participants à cette rencontre de partager avec les populations riveraines et d’autres acteurs et usagers bénéficiant des eaux de la retenue de Sélingué et du barrage de Markala sur la situation hydrologique du Fleuve Niger ; informer les acteurs et usagers bénéficiant des ressources en eau de la retenue de Sélingué et du barrage de Markala sur les missions de la CGESM et son lien avec la GIRE.
De même, il s’agissait également pour les acteurs de s’approprier du système de fonctionnement du Seuil de Kourouba et ses impacts sur le fonctionnement hydrologique du Fleuve Niger de l’amont à l’aval de Markala ; d’informer les décideurs politiques sur le fonctionnement du Seuil de Kourouba et ses impacts (Positifs et négatifs) en aval ; et enfin de recueillir les suggestions et recommandations visant à améliorer les travaux de la commission.
« Nous avons la possibilité d’alimenter trois destinations, principalement nous avons Bamako, Sélingué et environ. Nous avons Yanfoila, donc ce sont les trois destinations qui peuvent être alimentées à partir des CDI. Selingué aujourd’hui contribue à hauteur de 12 % dans la desserte du réseau interconnecté. Les besoins du réseau interconnecté dépassent la capacité du seuil central de Sélingué actuellement, donc Sélingué fait une contribution qui est de l’ordre de 12 % », a indiqué Amadou COUMARE. Avant d’ajouter : « Nous avons des objectifs pour chaque année en fonction de la disponibilité de la ressource en eau, parce que nous sommes distributeurs des ressources en eau ; les années ne sont pas les mêmes compte tenu de la variabilité du climat et de la pluviométrie, donc suivant les années nous pouvons atteindre une production moyenne de 210 gigawater par an »
De son côté, Yaya BOUBACAR, directeur national de l’hydraulique renchéri : « Comme vous le savez, la population augmente, le mode de vie change également et donc la demande augmente en fonction de ces facteurs. Aujourd’hui, malgré Sélingué, Markala et même Manantali, on est loin de couvrir les besoins des usagers en eau et en électricité. C’est pourquoi on parle de réseaux interconnectés, car on paye de l’énergie avec la Côte d’Ivoire. Ça, c’est injecté dans le réseau à partir de Sikasso ».
Aujourd’hui, a-t-il fait savoir, la réflexion est en train de se mener au niveau national pour voir comment on peut réellement se connecter de façon sous régionale. D’ailleurs, a-t-il fait savoir, certains pays comme le Niger, le Burkina Faso, le Ghana se trouvent tous dans un réseau interconnecté au niveau sous régional.
S’agissant du Seuil de Kourouba, Yaya BOUBACAR a précisé : « Le seuil de Kourouba a été construit pour permettre également à ceux-là qui pratiquent l’irrigation le long du Sankarani entre Sélingué et Kourouba de voir comment ils peuvent vraiment mettre en valeur tous ces efforts et leur permettant de faire face à leurs besoins alimentaires pour contribuer également à l’amélioration de la sécurité alimentaire. Cependant, nous avons besoin d’une certaine concertation pour que les consignes soient respectées afin que pendant l’exploitation de cet ouvrage les populations qui sont en aval ne puissent réellement faire leurs besoins avant de voir l’installation de l’hivernage ».
Rappelons que dans le souci de garantir un partage équitable des ressources en eau au profit des usagers situés à l’aval des barrages de Sélingué et de Markala que la Commission « Gestion des eaux » de la retenue de ces deux barrages a été créée en 2002.
Joseph Marie DAKOUO (Stagiaire)
Info-matin