Dans le village de Somasso et ses environs, les femmes constituent de véritables moteurs de développement e économique. Et pour cause, en marge des travaux ménagers, elles sont des actrices ferventes d’activités génératrices des revenues, notamment le maraichage. Nous avons pu rencontrer deux pionnières de la commune rurale de Sikasso qui conduisent les destinées de l’association ‘’kolaminè ton’’ des femmes de la commune rurale de Somassso, réunissant en son sein des centaines de femmes rurales.
Le cercle de Bla est une zone de production maraîchère, avec ses grandes foires hebdomadaires. Malgré l’insuffisance d’outils de travail et d’intrants agricoles pour le maraîchage, ces femmes se proposent, à travers leur association, d’augmenter leurs revenus, en vue d’une meilleure intégration socio-économique.
Aider les femmes à être autonomes et surtout contribuer à la prise en charge des charges de la famille, tel est l’objectif principal de cette association, selon ses responsables que nous avons pu rencontrer sur place. À leur actif, des dizaines d’hectares de terre cultivable, qui sont de véritables sources d’économies pour ces braves dames du Miniankala et leur famille.
Mariam DIAKITE, porte-parole de ladite association nous ouvre le portail d’un jardin maraicher, d’une superficie d’un ha, 25 M2. Soigneusement partagé entre partenaires en association de 66 femmes, ce jardin est une illustration parfaite de la bravoure de ces dames. On y trouve des planches de laitues, des choux, des échalotes et menthes qui donnent une bonne humeur aux visiteurs qui n’hésitent pas de mettre la main à la poche. En plus de ces légumineux, dans le jardin, poussent des papayers qui constituent les résistances de l’enclos de ce jardin. Ces plantes sont soigneusement arrosées grâce au puits à grand diamètre au beau milieu du jardin.
Selon notre hôte du jour, toutes ces planches sont entretenues par des femmes de la commune.
Ce projet maraicher du village de Somasso, comme dans d’autres villages de la contrée, est une initiative de l’ONG World vision basée à Bla.
« Aide-toi, le ciel t’aidera », telle est la devise des membres de cette association. À travers cet adage, les membres de ‘’kolaminè ton’’, se proposent de s’impliquer dans l’exécution de toutes activités de ce projet et de pouvoir voler, dans l’avenir, par leurs propres ailes, par la pérennisation des acquis du projet tout en abandonnant certaines activités néfastes à l’environnement, comme la coupe du bois, qui était une des activités principales des femmes de la zone. Pour Mme Mariam DIAKITE, il ne s’agissait pas de subventionner pour consommer, mais de subventionner pour produire et augmenter le nombre de productrices et la quantité de production.
« C’est pourquoi une fois le programme terminé, nous nous sommes focalisées davantage sur le travail dans le jardin, sans pour autant tendre la sébile à qui que ce soit. Nous sommes en train de faire tous pour que ceux-ci (le partenaires) soient fiers de leurs sœurs que nous sommes », a-t-elle dit avant de remercier le principal bailleur et les habitants de ladite commune, pour leur assistance.
Selon elle, l’apport des donateurs a été concrétisé en nature, notamment la réalisation du périmètre, par l’acquisition de la parcelle, la participation aux travaux de réalisation du domaine maraîcher, la semence et l’entretien des pépinières, la répartition des pépinières entre les différentes productrices, leur gestion et leur entretien. « Pour la récolte, le recouvrement en nature des contributions, la conservation et la commercialisation des contributions, l’encaissement et le réinvestissement du revenu, chaque femme travaille pour son propre compte », a-t-elle précisé. Signalons que l’association fonctionne désormais sur fond propre.
« Chaque femme paye 1000 F CFA par mois pour alimenter la caisse », a révélé notre interlocutrice. Selon elle, ce fonds sert aussi de fonds de roulement du système de microfinance locale dont bénéficient tous les membres de l’association.
Malgré tout cet exploit, l’arbre ne devant pas cacher la forêt, ces braves dames maquent de quelques moyens adéquats pour booster le rendement. Selon Mme DAO Danaya DEMBELE, présidente de l’association plusieurs défis sont à relever en urgence pour que vive très longtemps cette initiative.
« Nous avons besoin d’une adduction d’eau à la place du puits à grand diamètre, la clôture du jardin par des grillages en fer, pour empêcher aux animaux de dévaster nos productions, la formation des femmes sur les nouvelles techniques de maraichage et de conservation des produits et surtout les techniques de la comptabilité et de la gestion des fonds issus de la vente de nos produits », a-t-elle dit, avant d’appeler les partenaires techniques et financiers à réhabiliter les pistes villageoises pour faciliter l’acheminement des produits vers la route nationale 6. Pour le suivi des activités, l’association se réunit chaque mois avec les bénéficiaires de la microfinance sur les modalités de coopération et de gestion pour une pérennisation des acquis.
Signalons que l’embauche ovine et bovine est une autre activité principale importante des femmes de la commune rurale de Somasso.
PAR CHRISTELLE KONE
info-matin