La Salle Fodé KOUYATE du CICB a servi de cadre, ce mardi 12 septembre 2023, au lancement d’un projet intitulé « Projet d’Appui à la Gestion des conflits et la Consolidation de la paix dans les cercles de Niono et de Mopti (PAGEC)». Initié par Initiatives Sahéliennes de Recherche et d’analyse pour la transformation du Conflit (TIRAC-SAHEL), ledit projet vise à contribuer à la stabilisation des deux cercles à travers des solutions endogènes durables préconisées par les communautés elles-mêmes pour la gestion des conflits, lesrenforcement du tissu social, le renforcement des capacités des jeunes, des femmes et leur implication dans les processus de gestion des conflits.
Cette cérémonie de lancement officiel des activités du PAGEC était présidée par la représentante du ministre de la Jeunesse et des sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction Citoyenne, Mme Kadidiatou AW ; en présence de la conseillère politique de l’Ambassade du Canada, Mme Mawiya ABDOURAHMAN ; du président des Initiatives Sahéliennes de Recherche et d’Analyse pour la Transformation du Conflit (TIRAC-SAHEL), Souleymane Satigui SIDIBE ; de la représentante des bénéficiaires, Mme Agaicha MAIGA, etc.
En effet, malgré les efforts inlassables des autorités maliennes, des organisations nationales et internationales, ainsi que les amis du Mali pour contribuer à l’apaisement social et la consolidation de la paix, les problèmes de sécurité demeurent au Mali et les femmes et les jeunes sont les principales victimes.
C’est pourquoi le projet PAGEC, selon ses responsables, vise à contribuer à la stabilisation des Cercles de Mopti (région de Mopti) et de Niono (région de Ségou)» à travers les solutions endogènes durables.
De manière spécifique, il s’agit de renforcer la capacité de 100 personnes (Jeunes et femmes) sur les instruments et mécanismes endogènes de prévention et de résolution de conflit ; mettre en place un réseau de médiateurs pour la paix dans les localités cibles ; outiller et installer 30 femmes dans les métiers porteurs (Saponification, Transformation de lait local, et coupe couture).
À l’entame de son propos, le président de TIRAC-SAHEL, Souleymane Satigui SIDIBE, a affirmé que les jeunes étaient à la fois les acteurs et les victimes du terrorisme.
Pour lui, les jeunes qui constituent la couche majoritaire de la population sont plus vulnérables à la récupération des groupes terroristes.
«Il faudrait que cette jeunesse puisse comprendre que son rôle est de mettre fin à ce phénomène», a-t-il conseillé.
Pour ce faire, le Projet compte mettre à profit les activités sportives (football) et culturelles (chants et musiques) qui mobilisent beaucoup les jeunes pour sensibiliser les populations à la paix et de cohésion sociale. Ainsi, dans chaque localité il y aura des matchs de football dénommés la médiation sportive et culturelle, des messages de paix et de cohésion sociale.
«Il y aura aussi des concours de slam, de ballets», a-t-il précisé.
Pour lui, le problème majeur de cette crise c’est aussi un problème de précarité.
C’est pourquoi une trentaine de femmes seront également accompagnées en activités génératrices de revenus dans les zones d’intervention.
De son côté, Mme Mawiya ABDOURAHMAN a souligné que ce projet faisait partie intégrante des 08 projets que l’ambassade du Canada soutient dans le cadre du Fonds Canadien d’Initiatives Locales (FCIL) 2023-2024.
«L’Ambassade du Canada est fière de vous accompagner sur ce projet qui se propose de contribuer à la stabilisation des Cercles de Mopti (région de Mopti) et de Niono (région de Ségou)», a-t-elle déclaré.
Pour elle, ceci est d’autant plus important avec le départ de la MINUSMA qui avait un important volet stabilisation auquel le Canada contribuait», a-t-elle poursuivi.
Enfin, elle a précisé que les projets financés par le FCIL étaient généralement conçus et mis en œuvre à l’échelle locale, ce qui conduit le fonds à être très réactif aux besoins et aux intérêts locaux.
Procédant au lancement dudit Projet, la Cheffe de cabinet du ministre de la Jeunesse et des sports, Mme Kadidiatou AW, a fait savoir que les femmes et les jeunes payent toujours un lourd tribut en temps de crise.
«Les plus hautes autorités de la transition, avec à leur tête le Colonel Assimi GOITA, sont convaincues que la paix et la sécurité constituent un préalable indispensable dans la vie sociale, politique et économique de notre pays et son développement intégral, harmonieux et durable », a-t-elle déclaré.
Avant de terminer, elle a invité les représentants de l’État à faciliter la mise en œuvre du PAGEC dans les localités cibles.
Par Abdoulaye OUATTARA
Info Matin