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Gestion des affaires publiques et front social : Quand le régime IBK risque d’être secoué par une surdose de grève

Les magistrats, les financiers de l’Administrateurs tels que les DFA des ministères, les promoteurs d’écoles privées, les étudiants, les surveillants et gardiens des prisons, etc sont en grève ou menacent d’y recourir. Sans oublier les grincements de dents dans divers autres secteurs d’activité comme la santé. Une sorte de surdose de grève risque de plomber sérieusement la gouvernance IBK durant ce second mandat.

Le drame est que les différentes grèves ne pénalisent pas les gouvernants mais ce sont les pauvres populations qui paient le lourd tribut de ces coups d’arrêt dans le fonctionnement des services publics. Comment comprendre que le secteur de la justice soit paralysé pendant plus de 2 mois et le chef de l’Etat, le Premier ministre et le reste de l’équipe gouvernementale font comme si de rien n’était. Comme si tout était normal dans le meilleur des mondes ! Triste et désolant le spectacle d’engorgement des lieux de détention ! L’Etat ressemble à une jungle sans la justice ! mais IBK et ses collaborateurs n’en ont cure et voyagent à loisir, président des cérémonies folkloriques comme pour narguer le bas peuple.

D’autres secteurs non des moindres font la moue, tirent le diable par la queue avec la vie chère qui n’arrange rien à la situation de mal vivre généralisé dans le pays. Et dire que les opérateurs économiques se morfondent dans leur disette tant l’Etat leur doit beaucoup d’argent sans daigner crier gare ! Conséquence ; l’argent devient denrée rare dans le pays.

Comme pour ne rien arranger à la chose, la rentrée scolaire intervient avec des parents d’élèves cherchant désespérément le diable à tirer par la queue. Sans compter que bientôt les fêtes de fin d’année seront à nos portes. Avec un tel tableau, le pays se retrouve à coup sûr dans un climat de mécontentement généralisé surtout que le front sécuritaire ne cesse aussi d’endeuiller les familles. Dans ces conditions, les grèves répétitives de différents corps de travailleurs pourraient constituer des menaces graves à la résilience du pouvoir IBK.

Pour revenir à l’arrêt de travail illimité des magistrats, l’on ne peut que plaider pour restreindre le droit de grève dans ce secteur vital de l’existence même de l’Etat, de l’Etat de droit !

 Si le Bénin (avec lequel le Mali disputait il y a quelques années le titre de bon élève de la démocratie ouest-africaine) vient de légiférer dans ce domaine en limitant le temps maximal de grève possible aux juges à un mois (30 jours) au plus dans l’année, la France a déjà restreint le droit de grève à ce corps sensible de l’Etat de droit qu’est la magistrature. Et dire que l’abus de tout droit de grève engendre quasiment l’anarchie !

Quand le gouvernement et les magistrats s’empoignent en un triste et désolant bras de fer, le peuple (le contribuable) n’a que ses yeux pour pleurer. Non sans avoir dénoncé l’incurie et les bêtises de l’un et des autres.

Selon plusieurs experts jurisconsultes de la trempe des Kéba Mbaye, la déontologie et l’éthique du magistrat ne doit, en principe lui permettre d’aller en grève illimitée. Si le Bénin vient de légiférer dans ce domaine en limitant le temps maximal de grève possible aux juges à un mois (30 jours) au plus dans l’année, la France a déjà restreint le droit de grève à ce corps sensible de l’Etat de droit. Faut-il rappeler qu’il n’y a pas d’Etat sans justice, encore moins d’Etat de droit sans un fonctionnement normal de l’institution judiciaire.

Au Mali, nos magistrats se font trop bruyamment entendre. C’est au point qu’ils cumulent, ces trois dernières années, plus de 3 mois de grèves ! C’est le comble ! Comment comprendre qu’ils aient pu commencer la nouvelle série d’arrêts de travail à seulement quatre jours du premier tour de l’élection présidentielle du 29 juillet 2018 ? Que disent-ils de ce que les spécialistes du Droit du travail appellent les « opportunités temporelles de la grève » ? N’ont-ils pas fini par prêter le flanc pour être qualifiés de « manipulés politiques » par le gouvernement ? Quid de l’attitude du gouvernement, qui peine à faire des propositions concrètes par rapport aux revendications financières de ces magistrats ?  

Il semble que derrière la volonté de dialogue affichée par les hautes autorités à propos de la grève illimitée des magistrats, se cache la malice de châtier les juges « manipulés par l’opposition ». Des intentions de représailles cachées ? Le nouveau ministre de la Justice, Tiéna Coulibaly, aurait, de bonne source, reçu instruction d’un proche collaborateur du président de la République, président du Conseil supérieur de la magistrature, de sévir contre ces « magistrats inconscients ».

Pendant ce temps, les libertés publiques souffrent… le justiciables ne sait plus à quel saint se vouer et c’est l’engorgement des lieux de détention qui est au rendez-vous !

 

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