Profitant de son séjour au Mali, le secrétaire général adjoint des Nations unies en charge du maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, a rencontré, dans l’après-midi du mardi 19 janvier, la classe politique malienne dans un hôtel de la place.
Les échanges ont porté sur notamment la gestion de la transition, l’insécurité, entre autres. Ils ont permis aux responsables politiques de se prononcer sur la situation qui prévaut dans le pays.
Aux nombres des responsables politiques entendus figure le président de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM), Housseïni Amion Guindo alias Poulo. Ce dernier semble avoir marqué les esprits par son franc-parler. En effet, parmi les convives à cette rencontre, la CODEM n’a pas dérogé à sa tradition de lanceur d’alerte sur les situations préoccupantes. En crevant publiquement l’abcès sur la situation du pays, Housseïni A. Guindo espère susciter une prise de conscience sur le plan national et international. Son intervention, concise et précise, ne laisse planer aucun doute sur la gravité de la situation. Elle a porté sur trois points essentiels : la sécurité, l’effondrement de l’économie rurale et la situation politique.
A l’entame de ses propos, Poulo a salué certains acquis de la transition. Aussi, a-t-il dénoncé le manque d’inclusivité à plusieurs niveaux.
Concernant l’aspect sécuritaire qui se dégrade de jour en jour, Poulo a déploré l’expansion du terrorisme et le grand banditisme sur la quasi-totalité du territoire. Dans ce même ordre d’idée, il a fait part de la prolifération des milices d’autodéfense au-delà du centre, compte tenu de l’absence totale et injustifiée de l’Etat. Le président de la CODEM a aussi averti sur les conséquences de l’effondrement de l’économie rurale sur une bonne partie du pays, jadis grenier agricole. Selon lui, cette situation très inquiétante risque d’être la poudrière de trop si rien n’est fait dans l’urgence. Il a pointé du doigt le terrorisme qui empêche les paysans et les éleveurs de travailler, le changement climatique et la crise du coton, avec ses impacts sur les autres secteurs. A ses dires, la faillite de l’économie rurale peut servir de vivier aux obscurantistes.
Sur le plan politique, en plus du manque d’inclusivité, Poulo a dénoncé l’absence de lisibilité dans la conduite de la transition. Pour lui, il urge de recadrer les missions de la transition pour sa pleine réussite.
Moussa Koné
Source: La lettre du Peuple