Alors que les autorités de la transition, en l’occurrence le Président de la transition et le Premier ministre sont à pieds d’œuvres pour former un gouvernement le plus inclusif afin de rectifier le maladroit tir du tout début, ce sont les ennemis de la bonne marche de cette même transition qui sont à la manœuvre pour la déstabiliser au seul motif qu’ils ne seraient pas consultés, voire reconduits dans un nouvel attelage gouvernemental en gestation.
Ces individus à la fois civils et militaires n’ont d’autres souhaits que de voir le bateau de la transition prendre de l’eau de toutes parts pour trouver un prétexte fallacieux d’en découdre avec Bah N”Daw et Moctar Ouane qui deviennent des obstacles à leurs machiavéliques ambitions. Pour l’instant, ce ne sont que des rumeurs, voire de l’intox, mais derrière chaque rumeur, il y a un grain de vérité. Alors jusqu’où le peuple va rester spectateur de son destin au lieu de le prendre en main? Une déstabilisation des institutions de la transition équivaudrait à l’effondrement ou tout au moins à la partition du Mali, car le pays risque de s’installer définitivement dans une chienlit généralisée permettant à tous les groupuscules armés ou idéologiquement formés de revendiquer une portion du territoire qu’ils contrôlent. Le peuple détient la souveraineté et est à même d’exercer son pouvoir. Donc, il doit constituer un véritable rempart devant Bah N’Daw et Moctar Ouane pour empêcher les véritables aventuriers de prendre en otage notre pays et sa transition.
Quant aux partis politiques, ils sont eux aussi interpellés. S’ils font certes partie du peuple, ils sont les premiers acteurs concernés, donc leur silence même face à une simple rumeur de déstabilisation est une complicité tacite avec l’ennemi. Ils devraient se démarquer de toute tentative de déstabilisation et exiger le respect du délai imparti.
En somme, si tant est que le Mali ne pourrait plus se donner le luxe d’avaler une autre couleuvre de son armée, il y a alors nécessité d’accompagner les autorités de la transition afin de sortir le Mali de cette sempiternelle crise socio-politico-sécuritaire qui bloque son développement.
Youssouf Sissoko