Le Ballon d’or 1995 se verrait bien intégrer le projet parisien.
A 47 ans, George Weah impliqué dans la politique au Liberia, reste un observateur avisé du . De passage à pour présenter sa marque d’équipements sportifs, il livre son avis sur Monaco et le PSG, deux de ses anciens clubs, et s’imaginerait bien jouer un rôle dans le projet qatarien dans la capitale.
Le 9 février, vous assisterez à Monaco – PSG. Lequel de ces clubs a le plus marqué votre carrière ?
George Weah. Monaco car c’est mon premier club enFrance.
Arsène (Wenger) et Henri (Biancheri) sont venus me voir jouer au Cameroun, et ensuite c’est à Monaco que j’ai été formé. Paris, je n’y suis pas resté longtemps (NDLR : trois saisons de 1992 à 1995), mais j’y ai de grands souvenirs. J’ai été meilleur buteur de Ligue des champions avec le PSG et j’ai gagné un titre de champion de France en 1994. Mais le meilleur club pour moi, c’est la maison, la famille, Monaco. Car, sans Monaco, je n’aurais pas pu être là.
Quelle rôle a joué Arsène Wenger ?
Il a été comme un père, pas seulement un entraîneur. Lui aussi voulait réussir et montrer au monde entier qu’il pouvait sortir des grands joueurs. Il était avec moi, et on a travaillé ensemble tous les jours, même les jours de repos. Car il a décelé en moi quelque chose que les autres n’avaient pas vu.
Pour le sommet de la Ligue 1, votre cœur penchera donc pour Monaco ?
Je serai surtout à Monaco pour voir du beau jeu et des amis. On m’a invité pour donner le coup d’envoi, et c’est une grande fierté. J’ai été triste quand Monaco est descendu en Ligue 2. Aujourd’hui, je suis content de ce qui s’y passe, comme je suis heureux de voir le projet de Paris. Depuis que Nasser al-Khelaifi et les Qatariens ont repris le club, le PSG n’est pas seulement une grande équipe en France, mais dans le monde entier.
Quelle relation entretenez-vous avec le président al-Khelaifi ?
On s’est vus plusieurs fois au Qatar quand je faisais des analyses pour la chaîne Al-Jazira Sports (NDLR : aujourd’hui BeIN Sports), dont il est le dirigeant. C’est une amitié sincère. Je suis fier de sa réussite. On est en contacts, mais c’est personnel. Je peux juste vous dire que, quand c’est important et que je lui écris un e-mail, il répond.
Est-ce que vous pourriez jouer un rôle dans ce nouveau PSG ?
Pourquoi pas? Nasser est un ami. On parle pour que je vienne travailler avec lui à Paris, mais on attend encore de définir quel rôle j’aurai. Ce serait avec un grand plaisir. Je peux être consultant, recruteur ou n’importe quel autre poste. J’ai terminé un diplôme de « public administration » (MPA). Ça se fera peut-être dans le futur. On ne sait jamais.
L’équipe actuelle du PSG est-elle meilleure que celle de votre génération ?
On ne peut pas dire ça. Michel Denisot, avec ses moyens, a fait venir de grands entraîneurs, Artur Jorge et Luis Fernandez, et de bons joueurs. Les Qatariens font aussi des choses. Mais on ne sait pas quand le PSG va devenir la plus grande équipe du monde. Ils ont gagné le championnat et on attend la Ligue des champions.
Le duo Ibra-Cavani est-il plus fort que Weah-Ginola ?
Ce sont des qualités et des mouvements différents. David était un joueur plein de fantaisie qui travaillait pour les autres et, quand il centrait, c’était un ballon propre. Cavani, ce n’est pas la même chose. Il a une activité différente, il ne va pas centrer pour un attaquant. Quant à Zlatan et moi, on a des mentalités et des styles différents. Normalement, il est trop grand de taille pour être un très grand joueur. Il devrait être maladroit mais, au contraire, il est technique et rapide dans l’exécution. J’étais plus rapide que lui et technique aussi. Mais, encore une fois, on ne peut pas me comparer à Zlatan.
Comme lui, vous avez joué au PSG et à l’AC Milan. Le PSG a-t-il dépassé l’AC Milan ?
Aujourd’hui Milan est en crise, ce qui me rend triste. J’espère qu’ils vont redevenir ce qu’ils étaient et que Seedorf va réussir à redresser le club. Mais oui, je pense que le PSG est plus fort que l’AC Milan.
Auriez-vous aimé jouer dans cette équipe de Paris ?
Pourquoi pas ? C’est une équipe complète avec de grands joueurs. Tous les attaquants ont plaisir à évoluer dans ce genre d’équipe. Mais c’est une autre génération.
Quel souvenir gardez-vous du Parc des Princes. C’était aussi la maison ?
Chaque samedi, je venais au boulot et j’étais content d’être là. C’était spécial pour moi. Il y avait plein de gens de toutes les races qui venaient de banlieue et qui me demandaient de faire quelque chose pour Paris. J’étais heureux de donner à ces gens qui aiment le foot.
Paris vous manque-t-il ?
J’y viens souvent. Vous ne m’y voyez pas, car je ne vais pas au stade. Mais, si on m’invite et que je suis là, je m’y rends pour voir du beau football. Aujourd’hui, la politique me prend beaucoup de temps, je suis souvent en réunion, mais je vois ça à la télé : je ne manque pas un match du PSG, de la Juventus, de Monaco, de l’AC Milan et de Tottenham. Ce sont les clubs que je regarde tout le temps.
Allez-vous vous présenter de nouveau à la présidentielle au Liberia ?
Oui, je me suis déjà présenté deux fois et je serai de nouveau candidat en 2017. Mais avant, en 2014, on prépare les sénatoriales avec mon parti le Congrès pour le changement démocratique. Le Liberia a retrouvé le calme après quatorze ans de guerre civile, c’est encore fragile et on attend notre tour.
Du football et de la politique, lequel des deux univers est le plus impitoyable ?
Dans la vie, rien n’est difficile pour celui qui veut réussir. Quand j’ai dit que je voulais devenir footballeur professionnel, les gens pensaient que je n’y arriverais jamais. Mais j’ai cru en moi et j’ai dominé le foot camerounais(NDLR : son premier club était le Tonnerre de Yaoundé). Ensuite, je suis allé à Monaco, puis en Italie dans le championnat le plus fort du monde à l’époque et je suis devenu Ballon d’or. Il y a donc la possibilité que je devienne un grand président du Liberia.
VIDEO. George Weah à Paris
Auteur: Leparisien.fr
SOURCE: Autre Presse