Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne

Général d’Armée, Assimi Goïta : Deus est tecum

La durée de la transition au Mali a déjoué tous les pronostics. Même ceux qui sont au pouvoir n’espéraient pas avoir une telle longévité à la tête du pays. Leur bénédiction trouve sa source dans les circonstances qui ont amené le peuple à vomir la classe politique et les puissances extérieures qui malgré leur synergie d’actions, n’ont pas pu circonscrire au terrorisme et autres phénomènes qui ont rendu la vie plus difficile.

Ce qu’il faut dénoter de ce fait du hasard, Dieu est avec eux. Assimi qui a assumé la lourde responsabilité dès le début de cette aventure est le seul visible. Que les choses aillent mieux ou l’inverse, il est le premier qui fera face au procès. Il doit maintenant tirer les enseignements tout en faisant le bilan de sa gestion à la tête du pays et donner un nouveau souffle intégrant quelques paramètres au bénéfice des nouvelles orientations.

Le régime militaire à la tête du Mali aura bientôt 5 ans. L’heure n’est peut-être pas à l’évaluation et même s’il y a lieu d’en faire, nous ne sommes pas les mieux indiqués. Mais en tant qu’observateur de la scène, nous sommes amenés à apporter notre analyse sur certains actes majeurs qui ont marqué cette période exceptionnelle de la vie de notre Nation. Cela part aussi du fait  que les circonstances qui ont favorisé l’instauration d’une transition et le cours des évènements, ont pris à contre-pied tous ceux qui s’attendaient à une période intérimaire de courtée durée pour des raisons qui sont aussi logiques : pression des organisations sous régionale, africaine et internationale pour le retour à l’ordre constitutionnel normal ; décisions des autorités militaires à respecter les conclusions des assises nationales ; l’embargo ; départ forcé des forces internationales en pleine lutte contre le terrorisme ; retrait des ONG et autres organismes qui interviennent dans plusieurs domaines  socio-économiques ; tensions entre diverses tendances à l’interne même du pays.

Ces actes de grande portée sont exécutés sous le sceau de la souveraineté nationale. Malgré leurs conséquences patentes dans le quotidien de la Nation et celui aussi du peuple malien, le soutien indéfectible est toujours apporté aux militaires au pouvoir. Une bonne partie du peuple pense qu’avec le départ de la France, même si les choses se limitaient à ça et à quelque exception près la reconquête totale de Kidal, la transition a accompli un exploit inédit. De ce fait, les militaires méritent le soutien absolu et pas question de les remplacer pour l’instant. Cette posture aussi part du postulat suivant : les politiques qui ont pour mission principale la conquête du pouvoir ont déçu le peuple. Ils sont conspués. Et jusqu’à présent, ils ne sont pas arrivés à redorer leur blason. Partout, il est même question de réduire considérablement leur nombre mais aussi après suspension, de mettre carrément fin à leurs subventions car en 30 ans de gestion du pouvoir, ils n’ont favorisé que l’effritement de la Nation.

Cette lecture du bas peuple a contribué à renforcer davantage l’encrage des militaires au pouvoir. Et tout ce qu’ils font, au nom de la souveraineté bénéficie sans analyse aucune de l’accompagnement du peuple.

Cela est une grande chance dans la mesure où personne ne s’attendait à cette longévité des hommes en treillis au trône. Puisque dès le départ, des experts en économie, pariaient que leur gouvernance ne dépassera pas 6 mois. Passé ce délai, il fallait s’attendre à l’effondrement du pays sous le poids du manque d’argent. Cinq ans après, la réalité est tout autre et malgré les vagues de difficultés, les autorités arrivent à maintenir le cap tout en gérant certaines charges indispensables au bon fonctionnement de l’Etat.

Je répète, ils ont eu la chance. Dieu est avec eux « Deus est tecum ». Ce, grâce à la nouvelle lecture des citoyens qui sont hostiles aux politiques et partenaires étrangers. Donc face à ce vide, ils préfèrent le mal au pire.

La déduction à faire de cette situation est que Assimi Goïta est le plus chanceux dans cette aventure. Il l’est pour la simple raison qu’il a pris le plus grand risque d’accepter d’être le Président de la Transition. Une lourde responsabilité car il doit faire face aux pressions, par moment, de ses quatre autres compagnons ; répondre aux doléances du peuple, de l’armée, et affronter des ennemis et adversaires internes et externes (rebelles, djihadistes, des citoyens contraints à l’exile et enfin les grandes puissances qui se voient humiliées dans la gestion de la crise malienne).

Certes le Mali est dans un ensemble aujourd’hui, l’Alliance des Etats du Sahel. Cette confédération qui a même posé ses premières actions au compte de l’espace dont la plus récente, après la sortie de la CEDEAO est la correspondance annonçant le départ imminent de l’Organisation internationale de la Francophonie des trois Etats. Mais, il est rationnel de tenir aussi compte de l’évolution des positions de soutiens sur le terrain. Les choses ne sont plus comme au départ à cause de plusieurs raisons que nous avons eu à développer dans nos précédentes parutions.

Alors, que le Président de la Transition du Mali qui est aussi celui en exercice de l’AES pense à sortir de cette période d’exception. Qu’il arrive à convaincre ses pairs de l’AES à mettre la forme qui reviendrait à l’organisation d’élection transparente, libre et démocratique, après la paix et la réconciliation dans les trois états. A défaut, au regard même de l’évolution des choses en terre malienne qu’il trouve un mécanisme approprié pour gérer son propre cas. Le Mali a besoin d’union sacrée et le retour de partenaires qui désormais exerceront sur la base des conditions posées par les autorités maliennes. Beaucoup de choses ont été faites ; plusieurs sont à saluer. Mais il reste d’énorme défis à relever.  Et il est plus que jamais temps de sortir de cette période. Assimi a le dernier mot. Tout le monde le sait patriote convaincu, respectueux vis-à-vis du peuple et le Mali. Mais il lui suffit d’être un peu attentif, d’agir en premier responsable. Tout rentrera dans l’ordre et tout ira mieux pour la Nation qui lui est déjà reconnaissante grâce à l’ultime sacrifice dont il fait montre déjà.

Kélètigui Daniogo

Source : LE PAYS

Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance Les plus bas prix du Mali Acheter à bas prix au Mali Achat terrain à Bamako Terrain à vendre Bamako Immobilier titre foncier TF à Bamako ORTM en direct, RTB en direct RTN tele sahel niger ne direct