Libreville – La nouvelle Constitution gabonaise, adoptée mercredi par le Parlement, introduit un scrutin présidentiel à deux tours mais ne limite pas le nombre de mandats à la tête de l’Etat, selon le texte consulté jeudi par l’AFP.
Autre nouveauté, c’est désormais le président de la République qui “détermine la politique de la Nation”, qui était auparavant déterminée par le président “en concertation avec le gouvernement”.
Cette nouvelle Constitution, la 7e depuis la fin du monopartisme au Gabon en 1991, a été adoptée à la quasi-unanimité mercredi.
Elle entérine une demande de l’opposition, le scrutin à deux tours pour l’élection présidentielle, alors que le président était auparavant élu lors d’un scrutin à un tour.
La volonté d’introduire une limitation du nombre de mandats à la tête de l’Etat, voulue par l’opposition, n’a pas été retenue. Le président “est élu pour sept ans (et) est rééligible”, selon la nouvelle Constitution, qui emploie les mêmes termes que la précédente.
Le contenu initial du texte et ses éventuels amendements lors des débats parlementaires par l’Assemblée, le Sénat ou le Congrès, n’ont pas été rendus publics.
La nouvelle Constitution doit encore être examinée par la Cour constitutionnelle.
L’adoption de cette nouvelle Constitution s’inscrit dans la perspective des prochaines législatives: prévues initialement pour décembre 2016, le scrutin a été reporté deux fois et devrait avoir lieu finalement autour d’avril 2018, selon le gouvernement.
“La révision constitutionnelle (…) vient d’être adoptée par le Parlement réuni en Congrès. C’est dans ce contexte que seront organisées (…) les élections législatives, marquant la vitalité de notre démocratie et scellant la cohésion politique de notre Nation”, a déclaré jeudi le président gabonais Ali Bongo Ondimba devant le corps diplomatique.
Cette révision de la Constitution a fait l’objet d’un débat intense au Gabon depuis octobre: l’opposition a bataillé sans relâche contre le projet, qu’elle a qualifié de “monarchisation du pouvoir”.
L’adoption de la Constitution doit permettre la mise en application des actes du “dialogue politique” (mars-mai 2017), souhaité par l’exécutif pour tourner la page d’une présidentielle 2016 marquée par des violences post-électorales.
Le scrutin a abouti à la réélection contestée d’Ali Bongo Ondimba (fils du président Omar Bongo mort en 2009), au pouvoir depuis 2009, alors que l’opposition considère son adversaire Jean Ping comme “président élu”.
AFP