Habib Al-Adly, symbole de la répression des années Moubarak, était accusé d’avoir détourné plus de 100 millions d’euros.
La Cour de cassation égyptienne a annulé, jeudi 11 janvier, la peine de prison de sept ans pour corruption de l’ex-ministre de l’intérieur Habib Al-Adly, symbole de la répression des années Moubarak, a-t-on appris de source judiciaire. L’avocat de M. Adly, Farid Al-Dib, a dit à l’AFP que l’ancien ministre serait libéré de prison en attendant un nouveau jugement.
Le général Habib Al-Adly dirigeait d’une main de fer la toute-puissante police égyptienne, dont les exactions ont été l’un des déclencheurs de la révolte populaire qui a chassé le président Hosni Moubarak du pouvoir en 2011.
Un tribunal du Caire l’avait jugé en avril 2017, avec dix autres responsables du ministère de l’intérieur, coupable d’avoir détourné plus de 2 milliards de livres (environ 104 millions d’euros) alors qu’il était ministre de l’intérieur.
L’actuel président, Abdel Fattah Al-Sissi, élu en 2014, a récemment déclaré qu’il ne briguerait pas un troisième mandat en 2022, laissant entendre qu’il serait candidat à sa réélection cette année. Trois personnalités ont annoncé en novembre leur intention de concourir, mais l’une d’elles est récemment revenue sur sa décision, une autre a, depuis, été condamnée à de la prison et la candidature de la dernière semble incertaine à cause d’une affaire judiciaire.
La commission électorale enregistrera les candidats du 20 au 29 janvier et une « liste provisoire » sera publiée le 31 janvier dans les journaux d’Etat Al-Ahram et Akbhar Al-Youm.
La Cour de cassation a décidé jeudi d’annuler ce jugement, ainsi que celui concernant les dix autres anciens responsables du ministère, pour une raison procédurale qui n’a pas été précisée. M. Adly avait été arrêté en décembre 2017.
L’ex-ministre avait été en revanche acquitté, de même que l’ex-président Moubarak lui-même, après des accusations d’implication dans la mort de manifestants lors de la révolte de 2011. L’ex-président Moubarak a été libéré en mars 2017, à la suite de cet acquittement.
Sous M. Adly, le ministère de l’intérieur était accusé de pratiquer la torture de façon systématique et de réprimer toute forme d’opposition au régime Moubarak.
“Le Monde.fr avec AFP”- Le Monde.fr avec AFP