Agence Ecofin) – Les chefs d’Etat du G5 Sahel se réunissent en France sur initiative du président français, Emmanuel Macron. Lundi et mardi à Pau, dans le sud du pays, Ibrahim Boubacar Keïta (Mali), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso), Mahamadou Issoufou (Niger), Mohamed Ould El-Ghazouani (Mauritanie) et Idriss Déby (Tchad) devront réexaminer la stratégie antiterroriste dans la région du Sahel avec leur allié français.
Cette rencontre intervient dans un contexte politique particulièrement tendu, après de nombreuses contestations populaires qui ont eu lieu ces derniers mois contre la présence française dans la région. Vendredi dernier à Bamako, la capitale malienne, plus d’un millier de personnes s’étaient rassemblées pour réclamer le départ des troupes françaises du pays, signe d’une recrudescence du sentiment antifrançais dans le pays.
La plupart des manifestations sont motivées par la situation sécuritaire désastreuse dans la région. Malgré la mise en œuvre de l’opération Barkhane menée par la France depuis 2014, les attaques djihadistes se sont multipliées devenant désormais quasi hebdomadaires.
Le 9 janvier dernier, une attaque perpétrée à Chinégodar au Niger (à 10 km de la frontière malienne dans la région de Tillabéri) a fait 89 morts dans le rang des soldats nigériens. Ce, quelques semaines après une attaque qui a fait 71 morts, le 10 décembre dernier, à Inatès dans la même région.
A Pau, Emmanuel Macron entend obtenir une déclaration « claire et assumée » de la part de ses homologues du G5 Sahel, sur leur coopération avec la France dans le cadre de la lutte antiterroriste. Appelant depuis plusieurs mois la communauté internationale à respecter ses engagements financiers envers la force G5 Sahel en léthargie depuis sa création, les pays africains conviés à la réunion devraient réitérer leur appel à la « solidarité internationale », et à un renforcement du mandat de l’ONU sur le terrain.
Moutiou Adjibi Nourou