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Front social: L’UNTM PROJETTE D’OBSERVER UNE GRÈVE DE 72 HEURES À PARTIR DU 9 JANVIER 2019

Le Secrétaire général de l’UNTM a évoqué 12 points de revendications pour justifier ce préavis de grève. Il s’agit notamment de l’extinction du protocole d’accord de 2014, de la cherté de la vie ; de l’octroi d’une nouvelle grille indiciaire dans la Fonction publique, de l’établissement de l’égalité des âges de départ à la retraite dans la Fonction publique et le secteur privé, ce à partir de janvier 2018

L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) projette d’observer une grève d’avertissement de 72 heures à compter du 9 janvier prochain si ses doléances ne sont pas satisfaites. L’annonce a été faite au cours d’une conférence de presse organisée hier à la Bourse du travail. La conférence était animée par le secrétaire général de la plus grande centrale syndicale du pays, Yacouba Katilé.
Il ressort des explications données par les syndicalistes que les accords conclus le 28 octobre 2014 entre le gouvernement, le patronat et l’UNTM ont été insuffisamment traités. Les syndicalistes reprochent aussi au gouvernement d’avoir négligé le traitement de leur cahier de doléances déposé le 2 mai dernier. Le SG de l’UNTM a aussi évoqué 12 points de revendications pour justifier le préavis de grève. Il s’agit notamment de l’extinction du protocole d’accord de 2014, de la cherté de la vie ; de l’octroi d’une nouvelle grille indiciaire dans la Fonction publique, de l’établissement de l’égalité des âges de départ à la retraite dans la Fonction publique et le secteur privé, ce à partir de janvier 2018 ; l’assistance à la SMTD et l’amélioration des grilles salariales appliquées dans le secteur privé conformément aux pourcentages obtenus dans la nouvelle grille des fonctionnaires.
Yacouba Katilé a expliqué que son organisation, après une analyse de la gestion des problèmes dans la Fonction publique, a demandé la disparition définitive des inégalités et des discriminations entre les citoyens du même pays, qui plus est, sont titulaires du même diplôme et relèvent de la même catégorie. Estimant que l’Etat s’est arrogé le droit de privilégier les uns au détriment des autres, le conférencier l’a interpellé sur la différence entre les grilles indiciaires dans la Fonction publique, surtout dans la catégorie A où les travailleurs ont les mêmes diplômes et sont engagés au service du même Etat. Quand certains ont une grille qui plafonne à 920 et sont admis à la retraite à 62 ans, d’autres, sur la seule volonté de l’Etat, sans aucun support juridique de valeur universelle et du fait de statuts dits particuliers, ont des grilles qui plafonnent à plus de 1.200. Et ceux-ci font valoir leur droit à la retraite à 65 ans, a fait remarquer M. Katilé. «L’injustice est intolérable surtout qu’ils sont sortis des mêmes écoles, des mêmes filières de formation. Il y a forcément là une discrimination. Alors l’UNTM a revendiqué une grille indiciaire unique pour toutes les catégories de même diplôme, de même compétence et aussi un âge de départ à la retraite harmonisé», a expliqué le secrétaire général de l’UNTM. Et Yacouba Katilé de déplorer qu’à diplôme égal ou travail de valeur égale, l’Etat consent à maintenir dans la Fonction publique les uns jusqu’à 65 ans et les autres à 62 ans. La plus grande centrale syndicale du Mali demande donc l’allongement de l’âge de la retraite pour toutes les catégories de fonctionnaires, en alignant celles de la catégorie A sur les 65 ans. Le conférencier a aussi rappelé le cas des compressés des sociétés et entreprises des années 80, 90 jusqu’à ceux des années 2000, dont les droits ne sont pas payés, nonobstant des décisions de justice. HUICOMA, Hôtel Azalaï de Tombouctou, ITEMA, COMATEX, SMECMA, SEPT-SA, SMPC sont dans ce lot. Pour le cas spécifique d’HUICOMA, M. Katilé a souligné que l’Etat a effectivement payé des primes, indemnités et différentielles de salaires à des groupes de travailleurs de la société. Il s’est empressé de préciser que ce n’était pas à ceux-là mêmes qui méritaient les droits. «Ils ne sont pas encore payés et l’on veut d’abord régler les comptes aux premiers groupes indûment payés. Il s’agit là d’un refus voilé que de vouloir lier les deux situations», a-t-il dit. Le syndicaliste a également évoqué la situation des partants à la retraite par anticipation. A ce propos, il a expliqué que ce sont des ex-travailleurs militants syndicaux. Depuis 1995, sur instruction de Genève, la centrale syndicale endosse leurs revendications.
Concernant la conférence sociale prévue en janvier prochain, le patron de l’UNTM s’est érigé contre le fait qu’il est écrit dans les termes de référence de la rencontre que les grèves des syndicats sont à l’origine de troubles sociaux. «L’UNTM refuse d’être traitée dans une conférence avec la participation motivée des associations d’une prétendue société civile», a enfin martelé le patron de la centrale syndicale.

Aminata Dindi  SISSOKO

L’Essor

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