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Front anti-IBK : vers la reprise des hostilités

Une importante délégation de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), conduite par l’ancien président du Nigeria, Goodluck Jonathan, est arrivée, mercredi 15 juillet, à Bamako. Objectif : décrisper la crise sociopolitique qui secoue le Mali depuis bientôt deux mois. Depuis son hôtel, la délégation a rencontré les représentants du Mouvement du 5 juin-RFP, de la majorité présidentielle, des délégués de la société civile, ainsi que les députés recalés par la Cour constitutionnelle.

Conformément aux points de revendication des contestataires, qui se résument en la démission du président, la nomination d’un Premier ministre pleins pouvoirs, la dissolution de la Cour constitutionnelle et de l’Assemblée nationale, la Mission, après avoir écouté presque toutes les parties, a proposé le maintien d’IBK dans les fonctions de président de la République. Elle a également décidé la recomposition de la Cour constitutionnelle, à raison de trois membres désignés par le Conseil supérieur de la magistrature, trois choisis par le président de la République parmi 5 à 7 personnes proposées par les forces vives.

Selon les explications de Choguel Kokalla Maïga, cette Cour constitutionnelle de six membres sera présidée par le  doyen d’âge. La Cour constitutionnelle nouvellement constituée de six membres statuera sur le règlement du contentieux né du deuxième tour des élections législatives. L’Assemblée nationale nouvellement reconstituée sera présidée par l’actuel président, s’il est confirmé par la Cour constitutionnelle, ou désignera son nouveau président, le cas échéant, qui choisira les trois membres restants de la Cour. La Cour constitutionnelle désignera son président définitif.

Enfin, la mission de la Cedeao a préconisé la formation  d’un gouvernement  d’union nationale, avec à sa tête un Premier ministre consensuel. Et c’est ce gouvernement qui sera chargé de situer les responsabilités dans les tueries du 10 juillet et engager les réformes administratives et institutionnelles nécessaires.

Dans un communiqué, le M5-RFP, qui dit avoir priorisé l’ouverture immédiate d’enquêtes judiciaires en vue de poursuites contre les auteurs, commanditaires et complices des tueries du 10 juillet ainsi que la libération de Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition, a rejeté en bloc les propositions de sortie de crise qui, à ses yeux, «sont des arrangements qui ne tiennent pas compte du contexte sociopolitique et des risques majeurs de la gouvernance d’IBK… et ne correspondent pas aux aspirations et attentes portées par le peuple malien. » Autre cause du rejet : ces propositions, ajoutent le mouvement dans son communiqué, « sont les mêmes que celles antérieurement formulées par IBK. »

Conséquence : tout en restant campé sur sa position initiale, qui est « la démission du président et de son régime », le M5 a appelé ses militants à demeurer mobilisés et déterminés, sans préciser la démarche à suivre. Comme quoi, les hostilités vont reprendre après le calme précaire qui a accompagné le séjour de la mission de réconciliation.

Bill Carson

Source : le temoin

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