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Francophonie: le Rwanda n’a jamais semblé si fort dans le concert des nations

Jamais le Rwanda n’avait occupé une telle position internationale. Avec Paul Kagame à la présidence de l’Union africaine, et Louise Mushikiwabo au secrétariat général de la Francophonie, ce petit pays de 13 millions d’habitants rayonne maintenant sur tout le continent et au-delà.

Avec notre envoyé spécial à Erevan,  Christophe Boisbouvier

Avec une personnalité affirmée comme sa cheffe de diplomatie Louise Mushikiwabo à la tête d’une institution aussi prestigieuse que l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le Rwanda se retrouve plus que jamais en position de force en Afrique et dans le monde.

Vendredi, sur les plateaux télé et dans le studios radio, notamment sur RFI et France 24, le président rwandais savourait sa victoire diplomatique, tandis que lors de la conférence de presse finale de ce 17e sommet de l’OIF, la nouvelle secrétaire générale désignée affichait un sourire radieux. A l’aune de son histoire familiale, il faut dire que la revanche est belle pour elle comme pour son pays.

« Pour moi, ce n’est pas une surprise », confie Paul Kagame. « Au Rwanda, nous avons maintenant l’habitude de voir des choses improbables se produire, des choses auxquelles nous ne nous attendions pas, ou plutôt auxquelles les autres ne s’attendaient pas. Cela fait partie de l’histoire chez nous. »

« Des leçons de l’extérieur, c’est très facile, je peux le faire depuis Paris »

Si des critiques ont été émises contre le régime autoritaire de Paul Kagame pendant ce sommet, elles ont été exprimées de façon indirecte. D’un côté par la secrétaire générale sortante Michaëlle Jean, dans son discours à la tribune, et de l’autre par le Premier ministre canadien Justin Trudeau, qui rappelait encore vendredi en conférence de presse les « valeurs » de l’institution.

Quant à la partie française, elle s’est montrée au contraire très indulgente. Sur RFI et France 24, Emmanuel Macron a eu ces mots : le Rwanda est « en train de faire une vraie transition politique, en tout cas je l’espère. Et je pense que cette nomination oblige, en quelque sorte. » Pour le président français, un Rwanda consolidé sur la scène internationale est un Rwanda qui peut se démocratiser.

« La démarche qui a toujours été la mienne, dit-il, c’est justement, bien plus, de travailler avec l’ensemble des Etats, essayer de promouvoir ces valeurs, et non pas en donnant des leçons de l’extérieur, ça c’est très facile, je peux le faire depuis Paris. Mais en arrivant, en montrant, en convainquant que donner une responsabilité et faire confiance, oblige, et oblige à changer soi-même. »

« Le Rwanda est exemplaire en matière de nouvelles technologies »

Avec l’arrivée de Louise Mushikiwabo, se dirige-t-on vers une réconciliation entre la France et le Rwanda ? Il est trop tôt pour affirmer que le chef de l’Etat français se rendra à Kigali lors du 25e anniversaire du génocide en avril 2019. Ce n’est pas certain, souffle un proche de M. Macron. Il y a toujours des dossiers judiciaires opposant les deux pays et ce voyage pourrait se révéler contre-productif.

« Nous l’avons invité il y a longtemps, je me souviens, lorsqu’il venait de devenir président, explique le chef de l’Etat rwandais à RFI et France 24. On s’est rencontrés dans différents endroits et j’ai toujours invité le président à venir voir notre pays, précise Paul Kagame. Je suis sûr que, alors que nous forgeons une bonne relation, le président sera ravi de voir les choses par lui-même. »

Depuis six mois, le rapprochement Paris-Kigali est spectaculaire. « J’avais invité le président Kagame à Paris au moment du sommet VivaTech, et nous continuerons à échanger et travailler ensemble sur ce point, parce que le Rwanda est exemplaire en matière de nouvelles technologies et de développement du numérique », rappelle Emmanuel Macron, vantant aussi la parité au Rwanda.

« Le président Macron a apporté de la fraîcheur dans l’arène politique »

Ce rapprochement spectaculaire est notammet l’œuvre de quelques hommes d’affaires très discrets, comme Maurice Levy, l’ex-patron du groupe Publicis dont Paul Kagame a affirmé qu’il lui avait parlé de Francophonie, et plusieurs poids lourds du continent africain, comme le roi du Maroc Mohammed VI et le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat.

Dans ce rapprochement, le facteur personnel joue un rôle. « Je pense que le président Macron a apporté de la fraîcheur dans l’arène politique. Pas seulement en France, mais en France, en Afrique et dans le reste du monde. Nous voyons beaucoup de choses se façonner dans le monde et il est inévitable que de telles choses se produisent », commente le numéro un rwandais.

A quand le retour d’un ambassadeur de France à Kigali ? Pas tout de suite, semblent dire les responsables français comme rwandais. Sur nos antennes, Emmanuel Macron reste prudent. Il n’y a pas, à court terme, d’agenda symbolique, mais il y a un agenda de travail commun, dit-il. Avec ses mots, cela donne : « Très concrètement, je crois dans l’action, plus que dans les gestes. »

RFI

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