Oui, une page se tourne au sein de l’Organisation Internationale de la Francophonie. Abdou Diouf passe la main après trois mandats de quatre ans. Certes, il aurait pu en briguer un quatrième sans problème. Le temps n’a pas émoussé sa popularité et, de plus, la charte de l’OIF ne prévoit pas de limitation. Mais à 78 ans, l’ex président sénégalais veut désormais souffler.
Il faudra donc, à présent, compter avec la Canadienne Michaëlle Jean, 57 ans, dont le curriculum vitae, contrairement à quelques uns dans l’espace francophone, ne souffre d’aucune zone d’ombre et, surtout, est exempt de taches de sang.
Née à Port-au-Prince, journaliste pendant plus de 18 ans à la télévision publique Radio Canada, Michaëlle Jean fut, entre 2055 et 2010, Gouverneure générale du Canada. La dame, jamais avare d’un sourire et que l’on dit d’un commerce plutôt agréable, n’hésite pas à rappeler ses origines haïtiennes et son identité de “petite-petite-petite-fille d’esclaves” à celles et ceux, nombreux, qui n’ont pas toujours pas digéré sa venue au sein de l’OIF.
Ainsi Jean-Claude de l’Estrac. Le candidat mauricien qui s’était porté candidat au poste de secrétaire général de l’Organisation, s’était écrié dès la la nomination de Mme Jean : “C’est une tremblement de terre ! C’est une autre francophonie qui va émerger. On ne peut pas imaginer qu’une organisation dirigée par un Africain ait la même orientation dirigée par une Nord-Américaine.”