Dans l’affaire des dépenses excessives de sa campagne présidentielle – Bygmalion, l’ancien président de la République française a été condamné ce jeudi 30 septembre 2021, à un an de prison ferme sous bracelet électronique par le tribunal correctionnel de Paris.
L’ancien président français Nicolas Sarkozy a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel de Paris à la peine maximale de un an de prison pour financement illégal de sa campagne pour la présidentielle 2012, dans le cadre de l’affaire dite «Bygmalion». Nicolas Sarkozy était absent du tribunal lors de l’énoncé du jugement. Il va faire appel de sa condamnation. « La peine sera aménagée et exécutée sous le régime de la surveillance électronique », précise le tribunal. Cependant, l’ancien chef de l’État français n’ira donc pas en prison.
En effet, 14 personnes étaient jugées pour les dépenses excessives de la campagne présidentielle du candidat Sarkozy en 2012. Ils sont des anciens cadres de la campagne et de l’UMP (devenue LR), ainsi que de la société Bygmalion qui avait organisé ses meetings. Par ailleurs, Nicolas Sarkozy n’avait fait qu’une seule apparition au tribunal sur cinq semaines d’audience, le jour de son interrogatoire.
Par ailleurs, l’ancien Chef de l’État et les 13 autres prévenus ont été camouflées grâce à un système de fausses factures imputant une partie des montants à des conventions bidons de l’UMP. Lors du délibéré, le tribunal a rappelé que le montant du dépassement du compte de campagne était de 16 247 509 millions d’euros.
Président de la République française de 2007 à 2012, Nicolas Sarkozy est devenu le premier ancien chef de l’État français à être condamné à la prison ferme. Il a été condamné le 1er mars dernier à trois ans de prison dont un ferme pour corruption et trafic d’influence, dans une affaire dite « des écoutes », dans laquelle il était poursuivi pour une tentative présumée de corruption d’un juge. L’ex-président a par ailleurs, fait appel.
Notons que contrairement à ses co-prévenus, Nicolas Sarkozy n’est pas mis en cause pour le système de double facturation imaginé pour masquer l’explosion des dépenses de campagne autorisées. Il n’était jugé que pour « financement illégal de campagne ». Il encourt un an d’emprisonnement et 3750 euros d’amende.
«Son choix, sa stratégie, c’est de ne pas se considérer comme un justiciable comme les autres, c’est de se placer au-dessus de la mêlée, à distance des personnes qui ont travaillé pour lui», avait désapprouvé la procureure Vanessa Perrée dans son réquisitoire à deux voix, rapporte Lematin.ch.
Après cinq semaines d’audiences en mai et juin dans cette affaire “Bygmalion”, l’ancien président de la République française est condamné à un an de prison ferme. C’est une peine plus lourde que celle que le parquet avait requis un an de prison dont six mois fermes – mais elle “sera aménagée et exécutée sous le régime de la surveillance électronique”, a précisé le tribunal correctionnel de Paris. L’ancien chef de l’État décide par ailleurs de faire appel.
En outre, sa défense avait plaidé l’acquittement, car selon son avocate Me Gesche Le Fur, « il n’a signé aucun devis, il n’a signé aucune facture, il a accepté toutes les restrictions qu’on lui a demandées. Il est loin d’être un candidat hystérique, insatiable ».
Rappelons que parmi les 14 prévenus, seuls quatre d’entre eux dont trois ex-cadres de Bygmalion et l’ancien directeur de campagne adjoint du président candidat, Jérôme Lavrilleux ont reconnu, partiellement, leur responsabilité.
Ibrahim Djitteye