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La salle de la mairie du 7ème arrondissement de Paris est bondée de monde en ce mercredi 13 juillet 2016. Il faut dire que de nombreux observateurs, diplomates, experts, consultants, journalistes, entrepreneurs, entre autres, se sont empressés d’assister à la conférence sur la Libye et Boko Haram, organisée par l’Institut Mandela.
« 50 000 âmes ont péri durant le conflit libyen »
C’est d’abord sur la Libye que les intervenants se penchent. Tous sont unanimes sur la situation chaotique qui règne actuellement dans le pays. Le philosophe Mezri Haddad attire particulièrement l’attention des auditeurs avec son humour tranchant et son discours sans langue de bois, dénonçant la « conspiration internationale » ficelée contre le colonel Mouammar Kadhadi, durant le conflit libyen, dont l’ancien Président français Nicolas Sarkozy est l’artisan. « Au moins 50 000 âmes libyennes ont péri alors qu’on était soi-disant parti en guerre pour en sauver 3000 », rappelle-t-il, provoquant un tonnerre d’applaudissements.
« Boko Haram compte encore de nombreux éléments »
Le deuxième débat sur le groupe armé Boko Haram suscite aussi l’intérêt du public. Parmi les intervenants conviés, figurent Hassatou Bah, docteure en droit, experte sur les questions de sécurité et de gouvernance, qui analyse l’évolution et la genèse du groupe terroriste nigérian. « Boko Haram est né en 2002. Mais l’organisation fait parler d’elle en 2009 lorsque son leader Mohamed Youssouf est assassiné », explique-t-elle. Malgré la coalition militaire menée par le Tchad, le Cameroun, le Niger et depuis mai dernier le Bénin, « l’insurrection armée compte encore de nombreux éléments » et est loin d’avoir dit son dernier mot, précise Hassatou Bah, rappelant qu’au moins 1 200 personnes ont péri au Cameroun à cause de Boko Haram. Elle évoque aussi le lien qu’entretient le groupe terroriste avec l’organisation de l’Etat islamique, à laquelle elle a porté allégeance. Selon Hassatou Bah, il faut savoir que chaque fois qu’une organisation fait allégeance à Daech, « elle se voit offrir un fonds de départ pour démarrer. Ces fonds passent par la Libyedevenue une véritable plaque tournante financière ». Une situation qui préoccupe beaucoup dans la sous-région.