« La liberté a, hélas, souvent le goût du sang versé », a clamé Emmanuel Macron, le visage froid, la mine triste, à l’entame de l’éloge funèbre aux Invalides, qui accueille depuis le XVIIe siècle les vétérans et les blessés de guerre. L’instant est solennel. La France est en deuil. Femmes, enfants, jeunes, vieux, frères d’arme, ils sont des milliers à venir dire adieu aux 13 militaires français morts au Mali dans le crash de deux avions de combat le 25 avril dans le Liptako-Gourma lors d’une opération antiterroriste.
« Ils sont morts en opération, pour la France, pour la protection des peuples du Sahel, pour la sécurité de leurs compatriotes et pour la liberté du monde, pour nous tous qui sommes là », a déclaré le chef de l’Etat français. « Soldats, nous ferons bloc pour cette vie de peuple libre conquise grâce à nos armées, grâce à vous », a-t-il poursuivit
Emmanuel Macron a élevé les treize soldats au grade de chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume, la plus haute distinction. Leurs noms seront également gravés sur le nouveau monument pour les soldats morts pour la France en opérations extérieures.
Parmi les 13 soldats morts au Mali, figurent sept soldats du 5ème régiment d’hélicoptères de combat de Pau, quatre du 4ème régiment de chasseurs de Gap. Les autres victimes sont respectivement du 93ème régiment d’artillerie de montagne de Vances et du 2ème régiment étranger de génie de Saint-Christol.
Nicolas Sarkozy et François Hollande assistaient à la cérémonie. Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta a également fait le déplacement à Paris. « Chaque mort m’endeuille, chaque mort m’interpelle, civil, militaire, Malien, non Malien. » a-t-il justifié samedi 30 novembre ce déplacement mal vu pour les Maliens.
4500 soldats sont déployés au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane. Cet accident porte à 38 le nombre de militaires français tués au Mali.
Boubacar Diallo (Stg)
Journal du mali