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France et Mali, des adversaires mutuels bien commodes

Depuis le coup d’État d’août 2020, les relations entre la France et le Mali se sont considérablement détériorées. Cependant, la posture des deux pays cache des agendas respectifs : Emmanuel Macron a en tête la présidentielle, et les autorités maliennes de transition, pas décidées à partir en février 2022, comme cela était convenu, trouvent un réel intérêt à surfer sur le sentiment antifrançais.

« Entre nous, on est passés de “Je t’aime moi non plus” à “Je ne peux plus t’encadrer, casse-toi !”. Sauf que, en réalité, on a vraiment du mal à se quitter… » Celui qui file ainsi la métaphore des relations compliquées entre la France et le Mali, tout en regardant les hautes eaux du Niger secouer l’embarcation où il nous a invités, connaît bien les deux pays. Il jouit de la double nationalité et, œuvrant dans le domaine de la sécurité, il fait régulièrement, et depuis longtemps, la navette entre Paris et Bamako. « Même si le ressenti des populations dans le Nord, le Centre et le Sud est très, très différent, on ne peut pas ignorer qu’il y a une lassitude générale à l’égard de la France. Et c’est normal. Les gens ne se demandent pas, ou plus, ce que “Serval” puis “Barkhane” leur ont évité. Ils constatent juste que, globalement, ça ne s’arrange pas si bien. Ils sont donc prêts à écouter – un peu – ceux qui leur expliquent qu’on rasera mieux et gratis demain… »

En conséquence de quoi, il y a depuis quelque temps un nouveau rituel lors de certaines fins de semaine à Bamako. Pas les joyeux mariages du dimanche, chantés et célébrés autrefois par le duo Amadou et Mariam, mais les manifs contre la France et ses « valets » de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). C’était à nouveau le cas le 29 octobre et, comme souvent, le rendez-vous était fixé au pied du monument de l’Indépendance, l’équivalent symbolique de la place de la République, à Paris, pour les protestataires locaux. On se trouve là dans le centre très approximatif de la capitale malienne, ville en perpétuelle extension, s’étirant anarchiquement dans toutes les directions et attirant sans cesse plus de monde – et le chaos y afferant – tant l’insécurité et la crise économique vident en partie les provinces. L’ambassade de France s’élève à quelques centaines de mètres, proche tentation offerte à la colère des manifestants, lesquels se sont pourtant toujours gardés de franchir certaines limites. Quelques drapeaux tricolores brûlés. Rien de beaucoup plus grave. Jusqu’à quand ?

Source : marianne

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