L’Arabie Saoudite, à travers l’institut des guides pèlerins africains non arabes a adressé, il y a de cela un mois, une correspondance au département des affaires religieuses et du culte pour réclamer à une trentaine d’agences de voyage du Mali une somme allant de 150 à 200 millions FCFA correspondant au reliquat des contributions de leurs pèlerins. Cette somme devrait couvrir les frais d’hébergement et de restauration des pèlerins lors de la phase rituelle de Mina et Arafat.
Il nous revient qu’en raison du retard pris par certaines agences dans le versement des frais de restauration et par crainte d’un éventuel retard des pèlerins maliens sur les lieux saints, le ministère des Affaires religieuses, en sa qualité d’organisateur principal du Hadj 2014 s’était porté garant auprès des autorités saoudiennes pour inscrire les agences de voyage concernées sur le site du pèlerinage. Il est à préciser que l’octroi de visa est conditionné à l’inscription sur ce site officiel du Hadj basé en Arabie Saoudite.
En dehors des structures officielles, les particuliers n’ont pas la possibilité d’accéder à ce site. Et, pour avoir la possibilité de le faire, ils doivent passer par le ministère ou la structure chargée au plan national de l’organisation du Hadj. Ainsi, ces agences de voyage se sont engagées à reverser, une fois de retour, à la maison du Hadj leur contribution afin que celle-ci l’achemine auprès des prestataires saoudiens.
Toutefois, sur une trentaine d’agences de voyage, six seulement ont pu verser la totalité des frais d’hébergement et de restauration.
Les montants vont d’un million à onze millions FCFA par agence de voyage. Il s’agit, entre autres, des agences de Voyage : Al Bayane, Al Moustour, Al Hijra Sarl, Air logistics, Al Firdaous, Bamakoise, voyage Banamba, voyage Kiban,Moultazam, STV, Tropic, Wagadou, Wassa Voyage, Sahel, Saphir, Ramatoulaye, voyage Mopti, Labaïka, Kouba, Kumbi, Kourekama, Kantela, Kaso, Faso, Badri, Chido, etc.
Le ministère des Affaires religieuses, l’organisateur principal du Hadj au Mali cette année, a été directement saisi par l’institut des guides pèlerins africains non arabes. Cette structure, qui est basée en Arabie Saoudite, a en charge l’organisation du Hadj pour les pays africains non arabes. Elle a plusieurs volets, dont le volet hébergement (hébergement simple et un hébergement avec service plus). Le Mali a intégré, depuis quelques années, le service plus. Ce sont, en effet, des prestataires saoudiens à travers cet institut qui sont engagés dans la restauration aux étapes de Mina et Arafat. Les prestataires saoudiens, qui ont saisi les autorités maliennes, demandent à être payés dans le plus bref délai. C’est fort de cela que la Maison du Hadj a récemment envoyé une correspondance aux différentes agences de voyage les invitant à s’acquitter d’ici le 15 décembre.
Jointe par nos soins, l’une des responsables de l’Association malienne des agences de voyage et du tourisme (AMAVOT) Fatim Kouyaté, dit déplorer la pression entretenue par les autorités autour de cette question. »Nous ne comprenons pas pourquoi on nous met la pression d’autant plus que les 50% ont été déjà versés. Aucune agence ne refuse de payer « .
Du côté du ministère des Affaires religieuses et du Culte, on estime que chaque pèlerin a pourtant payé à son agence ses frais de restauration et d’hébergement qui sont inclus dans les frais généraux du pèlerinage.
On dit ne pas comprendre pourquoi les agences de voyage trainent encore d’autant plus qu’elles ont souscrit à un engagement qu’elles doivent honorer.
Signalons que pour la campagne 2014 du Hadj plus de 9 000 pèlerins ont effectué le voyage sur les lieux saints.
Abdoulaye DIARRA