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Forum de Bamako: La question migratoire au cœur des préoccupations

La 19è édition du Forum de Bamako s’est tenue du 22 au 23 février 2019 au CICB. D’éminents universitaires, chercheurs, anciens chefs de gouvernement, experts internationaux ont planché sur les deux aspects du phénomène migratoire au cours de la rencontre, à savoir : avantages et inconvénients.

La cérémonie d’ouverture des travaux a regroupé du monde. Outre le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga qui présidait l’événement, un parterre de personnalités avait répondu à l’invitation du président de la Fondation du Forum de Bamako, Abdoullah Coulibaly. On y notait la présence des chefs d’institutions de la République, des ministres, des membres du corps diplomatique et d’organisations internationales.
Phénomène récurrent avec son cortège de morts, la migration illégale est à l’origine de relations, de plus en plus, tendues entre notre continent et l’Europe, où des pays se barricadent pour contrer les flux migratoires. Cette situation a inspiré la Fondation du Forum de Bamako dans le choix du thème de sa 19è édition : «Immigration : quelle dynamique entre l’Europe et l’Afrique ? Opportunité ou menace pour les pays d’accueil ? Nationalisme ou métissage ? Construire des ponts ou construire des murs ? Que faire ensemble ?».

De manière spécifique, la question qui retiendra l’attention du Forum est celle de savoir si l’on peut faire des migrations un instrument d’accélération du développement et non un pis-aller, voire une menace.

Selon Abdoullah Coulibaly, «l’homme a besoin de migrer sous d’autres cieux». Il le fait pour des raisons multiples, à la quête d’un mieux-être ou pour fuir toutes sortes de persécutions d’ordre politique, religieux, économique. Mieux, a-t-il soutenu, le monde ne peut se passer de la dynamique migratoire, qui a des effets positifs surtout sur le plan économique. Les chiffres sont éloquents : la diaspora africaine envoie par an plus de 15.000 milliards de Fcfa en Afrique. Et s’agissant du cas spécifique de notre pays, les transferts de fonds atteignent 500 milliards Fcfa.

Malgré ces constats unanimes, a-t-il déploré, la circulation des humains est devenue un enjeu épineux, un sujet polémique notamment dans les pays d’accueil. Et de préciser que la réponse qui consiste à fortifier les frontières devant les ressortissants des pays pauvres est à l’origine «d’incroyables tragédies».

La directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mali, Mme Soukeyna Kane, a dénoncé la tragédie de la migration illégale, avant de mettre l’accent sur l’apport des migrants, comme au Mali où les transferts dépassent de loin le montant total de l’aide au développement.

Une affirmation appuyée par l’ambassadeur de la France au Mali, Joël Meyer, qui a salué la diaspora malienne pour sa contribution à l’économie du pays. Le patron de la MINUSMA, Annadif Mahamat Saheh, a également mis en exergue les bienfaits de la migration, une «source de richesses économiques depuis la nuit des temps».

Dans son intervention, le Premier ministre a fait savoir que la migration, au même titre que les questions de paix et de sécurité, est un des sujets prioritaires dans la gouvernance actuelle. Aussi, Soumeylou Boubèye Maïga a rappelé que le Mali est au cœur de la question migratoire. C’est pourquoi notre pays a noué des partenariats bilatéraux et multilatéraux. Le gouvernement envisage d’adopter, très prochainement, les textes qui vont consacrer la création d’un Observatoire national de la migration.

Il a aussi évoqué la Politique nationale de la migration, dont l’ambition est de faire comprendre à nos jeunes que leur eldorado se trouve d’abord au Mali.

Mahamane Maïga 

Lejecom

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