La chaleur est un phénomène qui consiste à une élévation de la température. Cette année, la chaleur commence avec force, avec des conséquences sur le quotidien des Maliens en général. De jour comme de nuit, la situation reste insupportable entre la période du jeûne, les coupures d’électricité et les maladies liées à la chaleur.
En cette période de forte chaleur, nous devons adopter des comportements conseillés par les médecins pour se prémunir contre des maladies. De ce fait, docteur Ibrahim Nientao, spécialiste en maladie métabolique et nutrition à la clinique médicale Salomon de Lafiabougou, a accepté de nous donner son avis sur cette période de forte chaleur. Après avoir présenté les causes et les conséquences de la canicule, il évoqué des mesures préventives et les bons conseils pour résister à cette forte chaleur.
Pour Dr. Ibrahim Nientao, spécialiste en maladie métabolique et nutrition à la clinique médicale Salomon de Lafiabougou (Talko), depuis quelques années, nous avons constaté une forte progression de la chaleur. Et cette année, dit-il, depuis la fin du mois de février, nous avons remarqué que la température avait déjà commencé à monter et de manière très significative. Cela a eu malheureusement, déplore Dr. Nientao, une répercussion assez négative sur nos activités de tous les jours. « Je fais allusion à des personnes âgées, à certaines personnes handicapées, aux enfants qui vont sentir l’effet de la canicule avec une grande déshydratation. Mais aussi sur le plan alimentaire, ça peut également affecté la production de certains aliments avec la rareté de l’eau. On peut faire allusion aux légumes, aux maraichages. La chaleur a été admise dans tous les pays du monde. Il y a une augmentation de la température, l’échauffement de la terre. Ce réchauffement climatique est dû en grande partie à des phénomènes naturels, mais aussi à l’activité des hommes notamment sur la consommation», a déclaré le médecin.
Pour Dr. Ibrahim, dans les pays en développement en général et au Mali en particulier, la coupe abusive des arbres a pour conséquences majeures, la déforestation, la rareté des pluies, car les terres arables vont disparaître. « Alors que les arbres sont là pour laisser du gaz et l’oxygène dans l’air et absorber les gaz carboniques. Cela affecte la pluviométrie avec souvent des pluies très abondantes qui vont entrainer non seulement des dégâts matériels dans nos communautés, mais aussi la difficulté d’avoir des plantes de céréales, c’est-à-dire les cultures vivrières de bonne qualité », a-t-il expliqué
La canicule pour les personnes âgées, explique Dr. Ibrahim, c’est la forte déshydratation. A ses dires, ces personnes perçoivent très mal la soif et du coup il n’y a pas une compensation de cette perte hydrique au niveau de la peau. Le sujet âgé qui ne boit pas suffisamment, souligne fortement Dr. Nientao, va perdre beaucoup d’eau. Il a rappelé que l’eau représente plus de 60% de notre poids et contribue à la nutrition de beaucoup d’aliments, des vitamines, mais aussi les défenses du corps. « Quand on dit perte d’eau, on dit faiblesse de la défense du corps et faiblesse de l’utilisation et de la bonne digestion des aliments et la fragilisation de la personne qui va développer beaucoup d’infections. Les maladies infectieuses peuvent venir, les maladies de la peau, les maladies diarrhéiques, mais aussi de la compassion des maladies chroniques telles que l’hypertension artérielle et les maladies cardio-vasculaires », a-t-il expliqué.
Selon lui, il faut se mettre à l’abri de la chaleur, boire régulièrement de l’ eau, prendre des douches régulièrement si possible, en se mettant à l’abri de la chaleur sous les arbres ou dans les maisons. Et si on doit pratiquer des activités physiques, il faut que ces activités soient ramenées à la période où il fait moins chaud. Ces petits changements de comportement peuvent nous permettre de lutter contre la canicule. «Malheureusement, nous avons des coupures d’électricité qui rendent difficile l’utilisation des climatisations et des ventilations artificielles. A défaut, il faut profiter de la ventilation naturelle. Pour les enfants aussi, c’est l’hydratation. Il faut renforcer leurs défenses en leur donnant des bouillons, des aliments qui peuvent leur apporter beaucoup d’eau. Comme eux (les enfants), les personnes âgées également qui ne peuvent sentir de besoins de boire de l’eau, on peut leur donner les aliments qui contiennent des liquides, le lait, les soupes, les fruits qui contiennent beaucoup d’eau qui peuvent aider non seulement à corriger la déshydratation, mais aussi à compenser les pertes de vitamines liées à la déshydratation, les vitamines qui défendent le corps », a-t-il conseillé.
Pour le mois du ramadan, souligne Dr. Nientao, malheureusement, depuis trois à quatre ans, il coïncide avec la grande période de canicule. « Alors, pour bien jeûner et ne pas sentir le poids de la canicule, il faut déjà boire beaucoup d’eau dans la nuit, au moment où on ne jeûne pas et prendre beaucoup d’aliments liquides pour aussi compenser les pertes hydriques faites durant la journée. Il faut se mettre à l’abri de la chaleur pour ne pas mener des activités non indispensables sous la chaleur. Nous avons besoin d’énergie pour compenser le jeûne de ramadan, c’est-à-dire sauter le repas de midi et prendre tôt le repas du matin et le repas du soir est consommé rituellement à ses heures habituelles avec un petit repas à la rupture. Nous allons perdre beaucoup d’énergie, car nous avons deux repas qui devraient nous soutenir habituellement pour couvrir toute la journée. Donc pour cela il faut un renfort à ces deux repas là : prendre un aliment qui contient un peu d’eau, mais un peu de sucre, de protéide et les lipides », dit-il. Ces aliments, poursuit-il, nous fournissent de l’énergie, la force et enfin le gras va fournir le reste de la journée. A ses dires, l’eau et les sources d’énergie vont nous permettre d’observer un jeûne de ramadan sans contrainte majeure sur le plan énergétique parce que les deux y contribuent. « Les personnes qui sont sous les médicaments particuliers, notamment certaines personnes qui souffrent du problème de reins ou de tension prennent les médicaments et qui les amènent à pisser, on les déconseille fortement le jeûne du ramadan. Car à cette période de canicule, les pertes d’eau par les urines dues aux médicaments plus les pertes d’eau par la peau vont entrainer une déshydratation sévère qui peut affecter l’état de la personne voire même provoquer le décès. Il en va de même pour les diabétiques. Le taux du sucre étant très élevé, observant le jeûne, le diabétique peut aussi se déshydrater parce que cet excès de sucre va entrainer une fuite d’eau massive », a-t-il conclu.
Aïchatou Thiam, Stagiaire
Source: Le Républicain