De sa création à nos jours, l’ESTM a mis en place une formation ciblée “Journalisme et communication” pour la formation continue des hommes des médias. Selon son directeur général, Anthioumane Ndiaye, “le désir d’avoir des hommes et femmes bien formés pour le métier de journaliste de la licence au master, nous a guidés à lancer ce programme de formation. Il a été validé par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique”.
Le directeur général ajoute que ce programme de formation est exécuté par les professionnels des médias. C’est pourquoi la direction a ouvert ce concours au bénéfice des journalistes évoluant dans les organes reconnus par l’Etat : “Ce partenariat avec les organes de presse permet la médiatisation de nous-mêmes mais, en contrepartie, nous formons leurs journalistes ; c’est un accord de marchandises en diffusant nos publicités et nos avis. Nous sommes en partenariat avec l’ORTM, l’Union des journalistes reporters du Mali (UJRM), les femmes journalistes du Mali, la Radio Kledu. C’est pour participer à la formation du personnel du paysage médiatique”, dit-il.
Selon le président de la Maison de la presse, Bandiougou Danté, la qualité de production de l’information est à l’image de la diversité médiatique et de la pluralité des acteurs du secteur : “On peut trouver des productions de qualité extraordinaire dans tous les domaines : audiovisuel, presse écrite, presse en ligne. On trouve également des contenus franchement nuls”, souligne-t-il.
Pour l’amélioration du niveau des hommes de médias, selon lui, il est nécessaire de respecter d’abord les profils adaptés au métier du journalisme : “Il faut d’abord qu’ils aiment ce métier, qu’ils soient prêts à respecter sa noblesse et ses exigences. Il faut que les rédactions soient animées par des professionnels, bien formés, biens encadrés et surtout suffisamment outillés sur les exigences éthiques et déontologiques de la profession. Ensuite, il faut qu’ils se forment, qu’ils aillent aussi à l’école des anciens qui sont des références, qu’ils se cultivent. Il faut enfin une appropriation du digital par les hommes de médias. Enfin, qu’ils s’adaptent aux évolutions du monde actuel”, suggère M. Danté.
Le directeur de publication du journal Mali Tribune, Alexis Kalambry, de souligner la nécessité d’évolution et d’adaptation des journalistes maliens au boom médiatique. Selon lui, la production de l’information au Mali n’a pas évolué depuis longtemps. C’est pourquoi, estime-t-il, les professionnels de l’information doivent évoluer dans leur manière de donner l’information : “Le basique a changé ; autrefois, l’information était uniquement donnée par les journalistes. Aujourd’hui, nous avons les activistes, les lanceurs d’alerte et tous ceux qui s’agitent sur les réseaux sociaux. Le journaliste ne doit plus se limiter à répondre aux cinq questions de références mais aller au-delà du factuel, être capable de faire l’investigation et sortir du sensationnel. Pour faire carrière dans le journalisme, il faut se cultiver, se documenter choisir un domaine et s’y performer. Les domaines ont changé ; les canons ont changé ; les acteurs ont changé. L’heure n’est plus au journaliste touche-à-tout mais au journaliste spécialisé qui s’intéresse à un domaine pour parfaire son art”.
Cette opportunité qu’offre ESTM aux hommes de médias est plus que nécessaire et salutaire, car elle contribuera à l’amélioration du paysage médiatique à travers une formation adéquate qui répond aux exigences du métier de journaliste.
Djibril Kéita
Source :Mali Tribune